[KUNG FU YOGA] Un deuxième entretien avec Jackie Chan

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Lors de sa tournée promotionnelle en Thaïlande le week-end dernier, Jackie Chan s’est exprimé sur ses motivations et la relation avec ses fans mais aussi sur son âge et en a profité pour dévoiler un projet susceptible de voir le jour bientôt. Ci-dessous la traduction d’un entretien avec le Bangkok Post.

Qu’est-ce que ça fait d’être accueilli si chaleureusement par vos fans thaïlandais ?

Les fans sont exactement pourquoi je continue à risquer ma vie à travailler si dur à faire des films. Tout ce que je fais, c’est pour les fans. Chaque fois que je viens, ils sont tellement heureux. Mon équipe et moi, sommes vraiment très fatigués cette semaine avec la tournée promotionnelle, mais au moment où nous voyons les fans, c’est juste… wow ! L’énergie est très communicative. Kung Fu Yoga est le premier des trois films prévus à être produit avec le financement conjoint des gouvernements chinois et indiens.

Cette année, vous avez sorti un autre film, Railroad Tigers. C’est donc une année très chargé pour vous.

Avant, j’avais l’habitude de faire des films similaires à la suite, comme Rush Hour, Rush Hour 2, Rush Hour 3 et ainsi de suite. Ces jours-ci, j’essaie de changer afin que les attentes du public ne stagnent pas. En un an, j’ai travaillé sur Dragon Blade, puis La Filature, Railroad Tigers et maintenant Kung Fu Yoga. Je change de  personnage d’un film à l’autre. Je veux que le public sache que Jackie Chan n’est pas une « star de film d’action », mais une star qui peut se battre et faire des films d’action. Ce sont des choses très différentes. J’ai réussi à rester au top quand il s’agissait de films d’action. Mais maintenant, j’ai 62 ans, et je ne me soucie plus des résultats au box-office ou de ce que certains pensent de mes films, comme ceux  qui n’aime pas Railroad Tigers mais qui aime La Filature. Les Américains aiment Rush Hour, mais les Chinois n’aiment pas. C’est très difficile, à mon avis, de faire un film qui sera aimé partout dans le monde, tout le temps. A la fin de l’année, vous allez me voir dans un  film intitulé The Foreigner, un film très dramatique où vous pouvez me voir dans un tout autre genre. Ainsi, vous avez le choix avec un Jackie rigolo dans Kung Fu Yoga, puis un Jackie Chan plus sérieux dans un autre film.

 

Quelles sont vos attentes lors de la sortie d’un de vos films de nos jours ? Pensez-vous toujours au succès, après avoir joué dans autant de films ?

Avant, oui. Au début, chaque film que je faisais devait être un succès. C’est pourquoi au début de ma carrière, j’ai aimé continuer à faire les mêmes choses: Drunken Master, Drunken Master 2, etc. J’ai toujours voulu être numéro un au box-office. Cependant, je savais que si je continuais à travailler exclusivement sur ce genre de films, ma carrière se serait terminée rapidement. Tout le monde veut que je continue à risquer ma vie pour faire des cascades, c’est ce que mes fans attendent. Mais je ne peux pas rester jeune pour toujours. Un jour, je vais vieillir, et que ferais-je alors ? C’est pourquoi durant ces dernières années, je montre à mon public que je suis un acteur, que je peux changer de rôle. Quand mes fans commencent à penser que je vieillis et que je ne peux plus faire de films d’actions, je fais Chinese Zodiac pour leur montrer que je peux encore en faire, puis je fais un drame. Puis je retourne à l’action, puis un drame. Je fais cela depuis 15 ans maintenant.

Stanley Tong, comment votre relation de travail avec M. Chan a-t-elle évolué au cours de vos collaborations ? Avez-vous ressentie une pression à travailler sur ce film ?

Stanley Tong: Chaque film que nous faisons avec Jackie Chan engendre beaucoup de pression, car nous sommes tenus de faire cinq à sept séquences d’action avec Jackie qui n’ont jamais été faites avant – ni dans des films d’action chinois, ni à Hollywood, Cela signifie que dans chaque film, vous devez trouver un tas de séquences d’action différentes et originales qui s’inscrivent également dans le contexte de l’histoire. Avec ce film, surtout, j’étais sous pression, car les fans demandent toujours plus. Kung Fu Yoga a un total de dix séquences d’action. Quand j’ai travaillé pour la première fois avec Jackie sur Police Story 3, en 1992, j’avais élaboré cinq difficiles séquences. Vingt-cinq ans plus tard, j’ai doublé le nombre de séquences qui ont lieu dans quatre pays et huit villes différentes !

Jackie, Comment fais-tu pour garder la forme à ton âge ?

Premièrement, je fais beaucoup d’exercice. Puis la plupart du temps, je marche, même sur les escalators. J’aime marcher. Et je suis également très heureux avec mon travail. Comme je suis sur le plateau, au travail, je me sens réellement jeune. De temps en temps, je vais essayer de faire un double coup de pied sur le plateau de tournage, pour au final n’en faire qu’un. C’est seulement à ce moment-là que je me souviens que j’ai 62 ans. Le travail me rend jeune. Si un jour je ne travaille plus, je vais probablement abandonner et me laisser complètement aller.

Vous avez travaillé sur de nombreux genres de films dans votre carrière. Y-a-t-il des types de films sur lesquels vous voulez travailler mais pas encore fait ?

Une histoire d’amour  bien que je pense que personne n’écrira une histoire d’amour pour moi sauf si je le fais moi-même. Mais je ne sais pas comment écrire des histoires d’amour. Le prochain que j’aimerai tourner est un film très dramatique dont vous allez bientôt entendre parler. Will Smith travaille actuellement sur un très bon scénario pour moi.

Vous avez généralement tendance à jouer aux côtés de nouveaux acteurs. Avez-vous une implication dans leur casting ?

Non. Dans le passé, les acteurs que je choisissais, finissaient par ne pas convenir pour le rôle, c’est pourquoi à Hollywood, ils ont des directeurs de casting. Ils vont lire le scénario, puis choisir le bon acteur pour le rôle. Peu importe, le niveau de popularité, si il ne convient pas, il ne convient pas. C’est pourquoi même dans Chinese Zodiac [que Chan a dirigé], je ne me suis pas réellement occupé du casting. (NDR : un réalisateur a toujours son mot à dire, cela va de soi)

Stanley Tong, quelles sont les qualités que vous avez trouvées les plus intéressantes chez les plus jeunes ?

Stanley Tong: Dans ce film, nous avons Aarif Rahman, qui n’a jamais fait de film d’action avant, mais il était prêt à passer du temps avec nous et l’équipe de la Jackie Chan Stunt Team pour apprendre à se battre. Nous aimons donner aux jeunes une chance. Il y a Zhang Yixing du groupe EXO, qui n’était même pas un acteur, bien qu’il ait démontré un bon sens du timing comique. Enfin, il y a Miya Muqi, qui était en fait un professeur de yoga, pas une actrice du tout. Mais elle était très talentueuse au yoga, alors j’étais prêt à lui donner une chance. Avec Jackie Chan on est d’accord sur le fait qu’avec nos expériences et nos succès, nous devons tendre la main à la jeune génération. C’est notre contribution à l’industrie, car nous avons tous les deux commencés quand nous étions jeunes.

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