Stanley Tong parle de son cinéma dans un entretien fleuve

765 Views 15 Comments

Ce qui est sûr, c’est que Stanley Tong n’est pas avare en information dans cet entretien accordé à Suo Yabin pour le magazine chinois « Film Art » mis en ligne vendredi dernier sur les réseaux chinois.

Dans ce long entretien, Stanley Tong revient sur sa conception du cinéma d’action et l’évolution qu’il a lui-même opéré afin d’être compétitif sur le marché international. Même si son dernier film, Vanguard, n’est pas encore sortie en Chine (toujours prévu pour cette année), nous apprenons également qu’il travaille autour d’un « Vanguard Universe » à travers de multiples suites et série tv.

Alors réservez vous un peu de temps, car je vous préviens, c’est long, très long.

 

L’ENTRETIEN

Suo Yabin : L’histoire de Vanguard est différente de vos précédents films « internationaux ». Rumble in the Bronx, Contre-Attaque ou le récent Kung Fu Yoga, a tous une histoire où les protagonistes Chinois sont accidentellement impliqués dans des crises et des aventures dans d’autres pays. Dans Vanguard, les protagonistes incarnés par Jackie Chan, Yang Yang et Allen Ai, en tant que membres d’une société de sécurité internationale, n’ont pas clairement indiqué leur nationalité et l’histoire ne se passe pas en Chine, tandis que Londres, Dubaï et l’Afrique sont des lieux de l’intrigue. Paradoxalement, le film semble minimiser délibérément le concept de nation.

Stanley Tong : Je travaille dans le secteur depuis 40 ans et j’ai également participé à plusieurs franchises de film. Vanguard a été conçu pour une franchise. Un film d’action chinois de marques internationales, centrer sur l’intrigue et les caractéristiques des personnages. La caractéristique de nombreux héros de films d’action étrangers sont des agents secrets, tels que « 007 », ou celui de « Mission Impossible ». En Chine nous n’avons pas de concept de « film d’espionnage ». La figure du policier a de nombreux héros du cinéma. Par exemple, Rumble in the Bronx raconte l’histoire d’un policier de Hong Kong qui part en vacances à New York et Police Story 3 se concentre sur un policier de Hong-Kong qui se rend en Chine Continentale et se retrouve en Thaïlande et en Malaisie contre son gré. Cependant, en raison de la limitation de la nature de leur action, la portée du choix du thème de l’histoire aura certaines limites en tant que « policier », et il y aura forcément certaines difficultés dans la manière de raconter l’histoire. Si vous voulez tourner un film autour d’un policier de la Chine continentale, le public chinois exigera qu’il se conforme à la réalité. Si les scènes d’action sont trop grandes, trop exagérées, ils trouveront cela impossible. Le public sur le marché international a des besoins différents : ils veulent voir les scènes d’action intenses et furieuse comme Fast and Furious. y compris des scènes spectaculaires avec des avions et des sous-marins. Ces dernières années, la Chine a réalisé de nouveaux et grands films d’action comme Wolf Warrior 2 et Operation Red Sea. Cependant, les protagonistes de ces films sont tous des soldats et l’histoire implique l’armée. Si de tels personnages et histoires doivent être élargis, ce sera un peu difficile, car la politique chinoise n’interfère pas dans les affaires intérieures des autres pays, elle ne préconise pas l’ingérence militaire et n’enverra pas de troupes à l’étranger, à l’exception des troupes de maintien de la paix (en cas d’attaque). Avec Vanguard, je souhaite que cela devienne une franchise, j’ai donc choisi le thème de la « sécurité internationale ». Ces dernières années, avec le développement de l’initiative de la « nouvelle route de la soie », plus d’un million de Chinois sont à l’étranger. Nous avons beaucoup de projets d’ingénierie à l’étranger, beaucoup de production artistique et de nombreuses personnes importantes partent à l’étranger, elles ont forcément besoin de sécurité. Aujourd’hui, les sociétés de sécurités internationales privées chinoises se sont positionnées sur une échelle mondiale, ce qui fournit une base réaliste pour la création de films. Ce thème peut fournir un espace d’expansion plus grand pour ma création. Je peux explorer de nouveaux endroits, ce qui est plus facile pour prolonger les aventures. En ce qui concerne les personnages, en plus des personnages principaux des sociétés de sécurité internationales incarnés par Jackie Chan et Yang Yang, il y a beaucoup de jeunes acteurs. Lors de la réalisation d’une franchise, de nouveaux acteurs peuvent être ajoutés, et des acteurs locaux de différents pays. Chacun parlera à son public. Ils apportent de la fraîcheur. J’espère que Vanguard deviendra à l’avenir une marque internationale de films d’action comme peut l’être « 007 ».

Suo : Autrement dit, pour concevoir et produire Vanguard, vous ne pensez pas seulement au travail qui vous attend, mais vous vous préparez également à construire un cadre de base autour d’un « Vanguard Universe ».

Tong :  Exactement. « 007 » est la franchise de films d’action la plus longue du monde, je l’adore personnellement. Bien que l’acteur jouant « 007 » ait beaucoup changé, il a toujours été très populaire, et on compte 27 films. Pourquoi cette marque a-t-elle une si grande longévité ? Parce qu’elle a des éléments de base fixes, tels que de beaux mecs et de belles femmes, des « concept cars » avancés, des armes et gadgets modernes, divers designs futuristes et des scènes d’action uniques dans chaque épisode. De plus, ils ajoutent de nouveaux thèmes qui s’adaptent à l’évolution du temps. La photographie et les scènes de « 007 » sont également très belles. À chaque fois, elles montreront la beauté de différentes parties du monde. Elles intégreront également la culture et les festivals locaux à l’arrière-plan de l’intrigue, afin que le public puisse voyager à travers le monde avec le héros. Tout cela m’a beaucoup inspiré. La façon de raconter l’histoire et la mise en scène des scènes d’action dans Vanguard doivent également être adaptées au marché international, par exemple, le style de l’action ne doit pas être trop comique. Avant de tourner Kung Fu Yoga, j’ai ajouté des éléments plus humoristiques dans la chorégraphie des combats. Dans certains pays, le public ne trouvait pas ça assez sérieux. Ils espéraient voir plus de brutalité. Ainsi les personnalités des personnages principaux doivent être considérées du point de vue de la structure de base. Par exemple, Yang Yang est jeune et beau, il sourit peu et est très agile ; Allen Ai est plus comique, il a le sens de l’humour et est un bon père et un bon ami ; Jackie Chan joue le rôle du patron de la société de sécurité internationale, portant des lunettes, toujours présentable, comme « 007 ». J’ai aussi utilisé beaucoup de jeunes acteurs, comme Zhu Zhengting. On m’a dit que les petits jeunes comme lui sont beau mais pas très physique, j’espère que je pourrai leur fournir des opportunités de faire de l’exercice. La maturité est un processus dont tout le monde a besoin. Jackie Chan, Andy Lau et Donnie Yen ont tous commencé de cette manière, y compris Stephen Chow, car ils ont pu avoir l’opportunité de montrer leur talent et s’améliorer. Bien sûr, tout en étant des nouveaux arrivants, il apporte également de la fraîcheur au public. Il doit également y avoir une figure féminine forte, j’ai donc choisi Miya Muqi. A la base, elle pratique le Yoga, mais elle a des capacités intéressantes pour le combat. Je lui ai donné trois ans pour apprendre le kung-fu, mais pas seulement. Toutes sortes de disciplines. Parmi les acteurs, Yang Jianping et Wang Yanlong sont de véritables champions de MMA. J’espère également qu’à travers ce film, des personnes ayant de réelles compétences dans les arts martiaux auront l’opportunité d’apprendre la comédie afin de rejoindre le cinéma d’action. Il y a eu beaucoup de stars de l’action dans les films chinois. Malheureusement, c’est rare parmi la jeune génération. J’espère amener quelques nouveaux venus sur la scène.

Suo :  En réalité, la pénurie ne concerne pas seulement les acteurs, mais la jeune génération de réalisateurs capablent de faire de bons films d’action sont également très rares. Ces dernières années, seuls Xu Haofeng (The Final Master, Sword Identity…) et Lu Yang (Brotherhood of Blades 1 et 2) sont les meilleurs à mon avis. Cela peut également être dû au fait que les films d’action sont spéciaux et nécessitent des connaissances et une expérience particulière. Je me souviens que Jackie Chan avait mentionné lors d’un séminaire qu’il avait d’abord fait Police Story parce qu’il avait beaucoup de scènes d’action en tête, puis qu’il avait trouvé des moyens de connecter ces scènes d’action autour d’une intrigue. La relation entre le scénario et la scène d’action, est très différente des autres types de drames.

Tong :  En tant que réalisateur, scénariste et producteur de Vanguard et je dois considérer de nombreuses questions à différents niveaux. En tant que producteur, je suis chargé de clarifier le type et le style de l’ensemble du film. Prévoir, si les principales ventes seront le marché local ou bien international, quel type d’équipe créative, acteurs vedettes, et plus tard le calendrier et le budget du projet. En tant que réalisateur et scénariste, créer un scénario de film d’action est plus difficile qu’écrire un film d’auteurs. Le plus gros problème avec les films d’action est de savoir comment concevoir et planifier des scènes d’action. Sans compter que l’appétit du public devient de plus en plus difficile à satisfaire. Beaucoup de jeunes regardent maintenant des films et des émissions de télévision sur Internet, ils ajustent même la vitesse de lecture x1,5 à x2,0 plus vite car ils n’ont plus la même durée d’attention. J’ai réalisé deux épisodes de la franchise Police Story. Il suffisait qu’un film ait cinq scènes d’action à grande échelle, et maintenant chaque film est passé à neuf, presque le double. Aux États-Unis, cela signifie que les scènes d’action sont extrêmement remplies et le public ne doit pas avoir ni le temps et ni même penser d’aller uriner ! Lors de la création d’un scénario pour un film d’action en tant que scénariste, vous rencontrerez des problèmes de base. Par exemple, qui est le héros qui s’apprête à jouer ? Est-ce Jackie Chan, Sammo Hung, Jet Li, Donnie Yen ou Wu Jing ? Chaque star de l’action a des caractéristiques différentes que le public aime. Si vous n’avez pas décidé avec qui vous voulez faire le film, vous aurez dû mal à définir des scènes d’action et des intrigues. Si c’est Jackie Chan, ça devrait être une action sur un ton plus candide, son action n’est pas cruelle, il y a de l’humour. Ce devrait aussi être un spectacle familial, qui peut être regardé par des hommes, des femmes et des enfants. Selon le système américain de classement des films, il vaut mieux être PG-13 que R. Si c’est Wu Jing, à en juger par sa franchise la plus populaire Wolf Warrior, il devrait mettre l’accent sur l’individualisme, avec une capacité personnelle très forte, et les mouvements de combat sont plus sérieux et féroces. Dans le cas de Jet Li, qu’il s’agisse d’un costume ou d’un film contemporain, le kung-fu sera mis à l’honneur. De plus, il est également important de considérer le type d’héroïne, de partenaire et de méchant. Par conséquent, c’est une manière créative de sélectionner des acteurs après avoir terminé le script, et c’est une autre façon de sélectionner les acteurs puis de créer le script. Ce n’est que lorsque de nombreuses conditions sont déjà présentes sur le bureau que nous pouvons terminer le script. Si je fais un film d’action avec Jackie Chan, je dois regarder tous les films qu’il a fait avant afin de proposer des choses qu’il n’a jamais faites. C’est pareil pour toutes les autres stars du cinéma d’action, tels que Sylvester Stallone, Schwarzenegger, Tom Cruise, Vin Diesel, Jason Statham, Tony Jaa, etc. Je ne ferai rien de ce qu’ils ont fait, car alors il n’y a pas de fraîcheur. Il y a tellement d’excellents films d’action partout dans le monde. Ce n’est rien de plus que deux personnes qui s’affrontent les uns contre les autres. Des fusillades, des explosions, des excès de vitesse, des accidents, des hélicoptères, etc. tout a été essayé, et le public a déjà tout vu. Il est donc très difficile de créer un nouveau film d’action avec huit à neuf scènes d’action originales. La conception des scènes d’action doit également tenir compte du style de l’action, tel que le style exagéré du film de super-héros américain, ou relativement réaliste. Lors de la conception de scènes d’action, vous devez considérer, au niveau du scénario, pourquoi il y a des combats, des voitures volantes, pourquoi il y a une fusillade, pourquoi une explosion. Surtout lorsque vous êtes prêt à tourner des films pour le marché international. Dès le début de notre création, nous devons surmonter d’innombrables difficultés et penser à d’innombrables problèmes. Lorsque j’ai créé Vanguard, la première chose que j’ai clairement définie était le fond de l’histoire et les personnages de base. Le contexte de l’histoire est une société de sécurité internationale. Son travail principal couvre la sécurité privée, la sécurité des expéditions, la sécurité des expositions d’art, etc., qui fait partie de l’équipe de la société de sécurité et quelles armes ils utiliseront. Ensuite, j’ai commencé à penser que cette histoire ne devait pas être trop compliquée et que le thème de l’histoire devait être conforme aux valeurs universelles, qui peuvent être comprises par le public chinois et par des publics de différents pays du monde. Ensuite, j’ai conçu une intrigue plus simple. Un groupe de terroristes a planifié une attaque et les Chinois à l’étranger ont été impliqués dans la conspiration. L’équipe de Vanguard interviennent pour les aider à sortir de la crise. A partir de cette base, des dispositions plus spécifiques doivent être prises, en prenant soin à la fois de la conception des scènes d’action et du développement de l’intrigue. Je fais généralement attention à regarder de nombreux types de programmes différents, tels que des sports, l’actualité, des informations de nouvelles armes, etc., pour découvrir des choses précieuses et amusantes qui ne sont pas apparues au cinéma. Internet a apporté beaucoup de commodité aux scénaristes. Si je veux faire une poursuite avec le style parkour, je peux aller en ligne et trouver de nombreux clips de parkour différents à voir. Après m’être familiarisé avec lui, je peux intégrer mon propre design. Par exemple, j’ai trouvé que dans le quartier chinois de Londres, il y a un grand défilé pendant le nouvel an chinois, qui attire chaque année des centaines de milliers de touristes chinois et étrangers. Je pense que cette scène est bonne, et personne ne l’a jamais tournée. Elle peut être écrite pour Vanguard comme ouverture du film. Je me bouscule l’esprit depuis de nombreuses années, pour tourner une scène d’action à la Fast and Furious mais sur l’eau. Mais il est facile de l’imaginer, c’est plus dur quand vous voulez vraiment tourner, vous devez vous rendre dans plusieurs pays pour vérifier le lieu, voir s’il peut correspondre à ce que vous avez en tête. Nous devons également considérer cela au niveau de l’intrigue : comment l’histoire peut-elle se développer de Londres aux chutes de Victoria en Zambie d’une manière raisonnable et logique. L’intrigue s’est développée en Afrique, et je pense que le public peut avoir hâte de voir les animaux sauvages uniques à l’Afrique, alors une scène d’action devrait être ajoutée, avec des lions et des coyotes. Lors de la conception de la scène de sauvetage des otages au Moyen-Orient, j’ai pensé à beaucoup d’intrigues similaires qui se déroulent généralement dans des villes en ruines, déchirées par la guerre, ce qui ne correspond pas à mon style. J’ai donc pensé à laisser des terroristes occuper une ancienne ville historique. Toute cette histoire et culture à travers d’anciens remparts d’une ville entière taillée dans la pierre, utilisés comme un bunker avec une seule porte de sortie. Ça rend le sauvetage des otages plus difficiles. À la fin de l’histoire se termine à Dubaï. Avec Londres, les rapides de la jungle africaine et la ville antique, le film offre des scènes d’actions suffisamment nouvelles et divers contextes culturelles idéal pour le développement de l’histoire. La scène finale qui implique un porte-avions dans le film est également quelque chose qui ne n’est jamais vu dans un film d’action chinois.

Suo : Dans Kung Fu Yoga, il y a une poursuite en voiture en plein Dubaï qui dure près de cinq minutes C’est très excitant, et on peut dire que c’est sans précédent dans les films d’action chinois. Je me souviens vous avoir dit à l’époque que si la scène aurait pu durer cinq minutes de plus, cela pourrait être encore plus agréable. Vous avez répondu que le tournage des films d’action doit être « sur mesure » et que les coûts de production doivent être limités en fonction du jugement et des attentes du marché. Il semble que, que ce soit au stade de l’écriture ou au stade du tournage, il doit y avoir une idée claire du budget à l’esprit.

Tong :  J’ai généralement un algorithme de financement de base, qui consiste à voir combien de jours ouvrables il faut pour terminer le tournage entier. Actuellement, on dépense généralement entre 300.000$ et 400.000$ par jour. Bien sûr, cela dépend du nombre de groupes de travail nécessaires, du nombre de groupes pour l’action. Vanguard a été le tournage le le plus difficile pour moi. Nous sommes allés à huit endroits dans cinq pays pour terminer le tournage, dont le Royaume-Uni, les Émirats Arabes Unis, la Zambie, l’Inde et Taïwan. Pendant la période de tournage qui a duré six mois, toute l’équipe avait du travail à six endroits différent et j’ai également dû gérer l’équipe à ces six endroits. Notre brigade est partie de Beijing à Londres, et l’équipage local avait déjà fait des préparatifs avant d’arriver à Londres. Lors du tournage à Londres, les équipes en Afrique, en Inde, à Dubaï et dans d’autres endroits se sont tous préparer en même temps, afin de garantir à l’équipe de tournage qu’elle pourra filmer à l’endroit prévu. Le travail des acteurs et du personnel est calculé sur une base hebdomadaire. Si l’organisation n’est pas bonne, le coût de production augmentera beaucoup. Vous pouvez donc avoir des rêves artistiques en tant que réalisateur et scénariste lors de la création, mais en tant que producteur, vous devez considérer la réalité : en combien de jours ce film sera-t-il filmé et combien de jours seront impliqués dans les scènes d’action, car il y a plus d’une douzaine de personnes dans le groupe lumière. Cela implique également des assistants nécessaires pour soutenir le travail. En plus des décors, des accessoires et d’autres services, certaines personnes doivent mobiliser des véhicules, faire des cascades et les équipes de photographie aérienne peuvent également impliquer des services gouvernementaux et des services de police selon les pays. De plus, l’entrée et la sortie des armes à feu, des visas de travail et des déclarations fiscales pour tout le personnel doivent également être effectuées. L’ensemble de l’équipage est très important et la gestion est très compliquée. Faire un film n’est pas facile. Je ne trouve pas ce que je veux. En fin de compte, je dois encore revenir au budget pour voir si je peux me le permettre. Je me souviens qu’une centaine de voitures étaient nécessaires pour le tournage de Rumble in the Bronx mais le budget n’était pas suffisant. J’ai dû aller au parc à ferrailles pour en avoir. Certaines voitures n’avaient plus de vitres et d’autres étaient toutes abimés… qu’on a dû repeindre. Lors de la prise de vue, nous devions également faire attention au placement de de chaque voiture en fonction de l’axe de la caméra, de sorte que ces voitures cassées mises au rebut soient filmées comme si elles étaient très chères. Vous avez peut-être une idée qui est particulièrement bonne, mais le service de production peut immédiatement vous dire à quel point c’était difficile de tourner et combien cela coûterait. En ce moment, en tant que réalisateur et scénariste, je dois vraiment considérer sérieusement combien d’argent doit être dépensé pour quelques plans. Il y a huit ou neuf scènes d’action dans un film et on doit considérer comment l’argent est distribué. Un tournage est toujours en sous-effectif, sous-financé et trop court. Le réalisateur ne doit pas perdre le contact avec le public et ne peut pas se reposer sur ses lauriers, Ainsi lors de l’allocation des budgets de production, chaque scène est un processus de compromis. Par exemple, sur Vanguard, la scène du tournage en Inde a été très difficile. Nous devions utiliser des armes à feu sur le tournage. Si ces armes étrangères sont introduites en Inde par les douanes, les procédures seront très lourdes. En Inde, vous ne pouvez utiliser que les armes locales. Mais les pistolets utilisés pour le tournage local ne répondent pas du tout à mes exigences. Comment puis-je résoudre ce problème ? Lorsque je tournais de vraies scènes en Inde, j’ai tourné un plan sans le tireur en gros plan et je suis retourné à Beijing. Ensuite, j’ai tourné un plan du tireur sur fond vert en studio. Et j’ai combiné les deux plans. Il s’agit de trouver une solution entre l’effet idéal et la réalité, plutôt que de simplement abandonner les exigences. Lors du tournage de films d’action, vous pouvez rencontrer de nombreux problèmes que vous ne rencontrerez pas lors d’un tournage d’un film « art et essai », tels que des plans avec des explosions. Les explosions ne sont pas autorisées dans l’ancienne ville en Inde, car chaque mur est une pièce de musée. Vous devez demander une autorisation de tournage comme dans tout musée dans le monde. Pendant le tournage, des personnes du service culturel du gouvernement local superviseront le tournage sur place afin d’empêcher la destruction des vestiges culturels. Par conséquent, lors du tournage, je dois filmer la même scène deux fois : une sur fond vert et l’autre avec l’arrière-plan de la ville antique. Lors du tournage de scènes de fusillades, j’ai essayé de trouver un moyen d’ajouter une autre couche aux murs de l’ancienne ville pour avoir les effets d’impacts de balles. S’il n’y a pas de solution similaire, le scénariste peut limiter son imagination et il n’osera pas concevoir des scènes d’action telles que des combats, des tirs et des explosions dans l’espace d’un tel musée. Certains problèmes ne peuvent pas être résolus et une deuxième option doit être préparé à l’avance. Chaque concept original proposé peut être bouleversé par les difficultés rencontrées lors du tournage, alors la deuxième option pourra être utilisée. C’est un compromis. Au fil des ans, j’ai eu de nombreuses fois le sentiment d’avoir subi beaucoup trop difficulté au point de vouloir arrêter de faire de réaliser des films. Je suis trop exigent, trop difficile, trop fatigué. Cependant, plus vous rencontrez de difficultés lors du tournage, meilleur est le box-office du film. Chaque fois que je battais le record du box-office, je faisais un film que je ne voulais plus faire. L’art cinématographique nécessite d’avoir la capacité à résoudre les difficultés et l’esprit de persévérance.

Suo :  Lorsque vous ne pouvez pas filmer des fusillades sur place, vous utilisez la technologie informatique actuelle pour faire un effet d’explosion de la ville antique. Pourquoi avez-vous besoin de filmer réellement une explosion ?

Tang : L’effet du film sur grand écran est toujours meilleur s’il est réel. Si tout était fait par des effets spéciaux informatiques, cela ressemblerait à un film comme les productions Marvel. Au début, il était éblouissant, mais très vite, on perd en crédulité parce qu’on sait que tout était faux. L’authenticité des films d’action est très importante. En tant que réalisateurs et directeurs d’action, vous devez saisir quand vous avez besoin d’une vraie collision et quand vous avez besoin d’une véritable explosion. C’est un travail technique. Lorsque vous prenez une telle décision, une étape très importante consiste à faire un aperçu. Mes films ont commencé à être prévisualisés très tôt, et c’est ce que j’ai appris de la production hollywoodienne. J’ai d’abord fait toutes les scènes d’action que j’imaginais en animation, puis je les ai montés ensemble. Cela déterminera la capacité et la durée de la scène dans tout le film. Faire une prévisualisation, vous rappellera de ne pas manquer les prises importantes. Si vous découvrez qu’il manque un plan lors du montage, il est trop tard, il est impossible de reprendre le tournage. Le coût pour un reshoot vous fera peur. Lorsque vous effectuez un aperçu en animation, tout type de scène d’action peut être facilement créé. De cette façon, vous optimiser le nombre de plans nécessaires, clarifiez la durée de chaque plan. Beaucoup du travail des réalisateurs, des scénaristes, des chorégraphes et des monteurs réside dans la préparation avant le tournage. Ainsi, vous ne perdrez pas de temps et d’argent sur la scène, et le résultat sera plus précis. Le tournage de Vanguard est celui qui m’a donné le plus difficulté avec des endroits difficiles. C’est aussi celui qui possède le plus de scènes d’action de ma carrière. Paradoxalement, c’est celui dont le temps de tournage a été le plus court. J’ai tourné Police Story 3 et The Myth entre 115 jours et 120 jours. Sur Vanguard, il m’en a fallu que 99 pour terminer le film et je n’avais pas de seconde équipe (NDR : qui s’occupe généralement des poursuites voitures, plan d’ensemble aérien…). J’ai tout tourné moi-même. Le travail de prévisualisation est donc très utile pour la prise de vue. La prévisualisation est une étape, la prise de vue réelle est une autre étape, et le montage est un encore une autre étape, ce qui me permet de voir les problèmes plus facilement et plus précisément. Les sociétés d’effets spéciaux et de post-production de films dans lesquels j’ai investi au cours des dernières années sont également conçues pour faire en sorte que la plupart des films et séries tv que je veux faire à l’avenir soient entre leurs mains. Avec une prévisualisation, il est plus facile de communiquer avec les acteurs, le personnel des effets spéciaux et les autres membres de l’équipe. Y compris lorsque vous vous rendez dans un ministère pour demander la fermeture d’un pont ou de la route. Je leur donne un aperçu afin qu’ils sachent précisément ce que je veux faire et comment coopérer. Parce que fermer des ponts et des routes n’est pas si simple, tourner une scène de poursuite en voitures sur une route peut nécessiter la fermeture de deux routes et huit intersections, et peut nécessiter 20 agents de la circulation en plus du personnel auxiliaire pour maintenir l’ordre.

Suo :  Depuis 2012, l’industrie cinématographique chinoise s’est développée rapidement, mais le cinéma d’action chinois n’a pas progressé tant que ça. Il n’y a pas beaucoup de réalisateurs capables de progresser et innover afin de donner un nouveau sens à la chorégraphie et au langage cinématographique. Il y a des raisons relatives à cette pénurie de talent mais il peut également y avoir des raisons par rapport au niveau de la production. Dans le passé, les films d’action hongkongais étaient essentiellement des films qui impliquer des combats et des fusillades, ce qui n’est pas difficile en termes de tournage et de gestion de production. Cependant, l’exigence du public n’a cessé d’augmenter et les scènes d’action deviennent de plus en plus grandes et les coûts de production augmentent de plus en plus. La façon de faire ne peut ne pas convenir. Elle doit être plus industrialisée et systématique.

Tong : C’est vrai. Pourquoi les combats dans les films d’action de Hong Kong ont-ils été si délicatement conçus dans le passé ? pourquoi Hollywood a-t-il eu besoin de l’expertise de Hong Kong en ce qui concerne les scènes d’actions dans les années 1990 ? En fait, nous avons été forcés de nous exporter. Dans le passé, lorsque nous filmions des poursuites en voitures dans les rues de Hong Kong, les routes n’étaient pas bloquées et nous n’avions pas l’autorisation de la police. Y compris les scènes de fusillades. Plus tard, après nos efforts, il est devenu possible de demander un permis de tournage. Même pas j’essayais d’imaginer tourner une scène avec un hélicoptère en pleine ville. Mais ce type de scènes sont dans les films hollywoodiens. A Hollywood, les porte-avions et les sous-marins de l’armée américaine peuvent vous être prêter pour le tournage. La police vous aidera à bloquer les routes et les ponts. Même si la NASA ne peut pas se permettre de vous faire une place dans l’une de leur fusée, elle vous prêtera tout le matériel nécessaire. Aux États-Unis, il y a beaucoup de professionnels qui transforment les voitures pour le tournage de films, sans oublier le nombre d’experts en logiciels informatiques qui se spécialisent dans la recherche et le développement pour le cinéma et les effets spéciaux. C’est précisément en raison de tous les aspects – qui font en sorte que leur scène d’actions soit si grande et si réelle – que le public est prêt à dépenser des dizaines de dollars pour regarder le film sur grand écran au cinéma. Mais pour de nombreux films d’action chinois, le public pense qu’il peut simplement attendre pour le regarder en ligne, car il n’y a pas de grande scène, juste des combats. L’industrie cinématographique hollywoodienne est appréciée par le gouvernement américain, et tous les ministères ont une compréhension tacite pour la soutenir. En effet, c’est un moyen important de valoriser l’image nationale des États-Unis, d’exporter les valeurs américaines dominantes et de montrer de manière douce la puissance du pays. Avec un tel soutien, les films américains peuvent atteindre le plus grand marché local au monde et une plus grande part du marché mondiale, et devenir toujours plus gros. Un problème auquel sont confrontés les films chinois est que notre marché est déjà très important. Le taux d’occupation des films chinois au box-office (chinois) est très élevé, et le box-office des petits films est également très élevé. Un film d’auteur peut rapporter plus de 40M$ et un film d’action plus de 400M$. La conséquence est que de nombreux investisseurs et producteurs ne veulent pas considérer le marché étranger, car le marché local a déjà suffisamment de bénéfices. Mais « s’exporter » est une direction importante pour le développement du cinéma chinois. En plus des films qui peuvent sortir en Chine, la culture doit aussi s’exporter. Cela nous oblige à surmonter de nombreuses difficultés, non seulement l’amélioration du niveau de prise de vue, la culture des talents, mais aussi à réfléchir à la manière de gérer les différences culturelles, tout comme la façon de créer un appareil compatible entre le système NTSC et le système PAL. Rumble in the Bronx que j’ai tourné en 1994 est entré sur le marché américain et sur le marché international. Cela fait maintenant 26 ans que je suis retourné en Chine pour y développer le cinéma durant près de 20 ans, mais je pense qu’il est encore très difficile pour les films chinois de « s’exporter » car ils sont toujours confrontés à des problèmes.

Suo :  Les films d’action chinois que de nombreux publics étrangers connaissent maintenant ressemblent toujours aux films de l’ancienne génération de stars comme Jackie Chan et Jet Li. Ce sont des films d’action basés sur les arts martiaux chinois. Le box-office à l’étranger de Ip Man 4 : Le Dernier n’est si pas mal. À l’avenir, si les films d’action chinois veulent sortir dans une plus large mesure, devraient-ils en profiter et continuer sur cette voie ?

Tong :  Ces œuvres qui contiennent l’esprit chevaleresque unique de la Chine, avec une grande habilité dans les combats à travers des chorégraphies sophistiqués seront certainement nécessaires à l’avenir. Mais d’un autre côté, ces films d’action qui dépendent uniquement des combats mano à mano perdront de plus en plus l’opportunité de laisser le public les voir au cinéma. Ça pourrait vraiment convenir au marché des films en ligne produit par Netflix. La forme de production et le contenu des films chinois devraient être plus high-tech. Nous utilisons des films pour raconter des histoires et les concepts et les thèmes doivent être suffisamment ouverts et ne doivent pas être aussi conservateurs. La technologie chinoise a été très développée sous de nombreux aspects, tels que l’intelligence artificielle, les communications 5G, les armes laser, etc. Cependant, de nombreux sujets dans ce domaine peuvent ne pas être disponibles pour les cinéastes, même s’ils peuvent y penser, et ils peuvent ne pas nécessairement avoir suffisamment de soutien et de coopération pour tourner. Comme Operation Red Sea, Sky Hunter et Wolf Warrior 2, ces films ne peuvent se passer de la coopération de la Marine et de l’armée de l’Air. Le tournage de ce type de film doit être soutenu par différents départements nationaux. La jeune génération de réalisateurs de films d’action dont vous avez parlé tout à l’heure, comme The Final Master et Brotherhood of Blades, continue le style traditionnel des films d’action de Hong-Kong. La Chine compte désormais beaucoup de diplômés en cinéma chaque année et beaucoup de gens reviennent des études à l’étranger, ils sont exposés à des concepts et des technologies très différents. Je crois qu’une nouvelle génération de cinéastes chinois poussera le cinéma chinois à un niveau technologique plus élevé. J’espère aussi voire plus de films comme Wandering Earth, bien qu’il ne soit strictement pas un film d’action. Lorsque les films chinois sortent, le principal adversaire est le blockbuster hollywoodien.

Suo :  Les films américains à très gros budgets ne sont pas si nombreux en réalité.

Tong : C’est vrai. Ça ne doit pas dépasser la vingtaine chaque année. Alors que les États-Unis font environ 500 films par an. La proportion est inférieure à 5%. Seuls les films d’actions et les films d’animations peuvent pénétrer le marché mondial. La Chine importe désormais des dizaines de films américains chaque année. Il en reste des centaines non pas parce que nous ne le laissons pas entrer, mais parce qu’il n’y a pas d’audience.

Suo : maintenant dans de nombreux films chinois, notamment dans des films sortant durant le nouvel an chinois, on peut trouver du contenu non approprié pour les enfants tels que la violence, de l’épouvante, de l’érotisme… etc. Les œuvres que vous avez tournées ces dernières années sont essentiellement des films d’action de comédie avec Jackie Chan. On peut dire que ce sont tous des films « familiaux » de qualités. Il y a de l’action mais ce n’est pas violent. Il y a de la comédie mais ce n’est pas vulgaires, ce qui est mon premier choix pour emmener mes enfants au cinéma. Comment avez-vous saisi le sens de la proportionnalité dans le processus de création ?

Tong :  C’est dû à mon style personnel. Certains réalisateurs peuvent préférer ce genre d ‘ « esthétique violente », avec des mains et des pieds cassés ou coupés, de la chair sanglante, des tirs à la tête et du sang sur le mur en arrière-plan. Les réalisateurs aiment que les scénarii soient très intenses, le conflit avec les méchants est soutenu jusqu’à la fin. Me concernant, je sais filmer ces choses, mais je n’aime pas ça. Parce que je n’aime pas me sentir mal à l’aise après avoir regardé un film. Dans certains films, quand les méchants sont trop cruels et que les actions sont trop brutales, je me sens déprimé. Parce que ces choses sont présents dans les documentaires et les actualités. Je veux que le cinéma soit un moment de partage pour les jeunes et les moins jeunes. Des films avenants et populaires, adapté au plus grand nombre. Plus important encore, je prête beaucoup d’attention à l’image des Chinois dans les films, et j’espère toujours que le cinéma renverra une image chinoise positive et réelle, sans distorsion. Je n’aime pas non plus créer délibérément du drame. Avec mes films, il peut y avoir un public qui estime que l’impact dramatique n’est pas assez fort, mais après les avoir regardés, vous vous sentirez très à l’aise. Ce n’est pas un problème de les regarder avec vos enfants. Vous sentirez que cela en vaut le prix, et vous voudrez peut-être même le regarder à nouveau.

Suo :  Je me souviens que vous avez dit que les séries télévisées sont comme des romans et que les films ressemblent plus à de la poésie. Peut-on comprendre que vos films ne s’attachent pas à la dramaturgie et ni même à la cohérence du scénario, mais mettent davantage l’accent sur l’impact de la scène et de l’image elle-même ?

Tang :  Oui. Parce que les romans accordent plus d’attention aux histoires, tandis que la poésie accorde plus d’attention à la conception artistique. Après tout, un film ne dure que deux heures environ. Je crois que de nombreux téléspectateurs, comme moi, ne se souviendront pas de quel genre de film est Titanic, mais la chose la plus mémorable est le jeune héros debout sur la proue du bateau, faisant face à la brise marine et tendant les bras vers le ciel. Si vous lisez le script, vous ne le trouverez peut-être pas intéressant, sans même penser que lorsque le réalisateur mettra en image le script, le film deviendra un classique de l’histoire du cinéma. Il y a tellement de Fast and Furious, je crois que la plupart des spectateurs ont oublié l’histoire, mais ils se souviennent des scènes d’actions. Dans Rumble in the Bronx, vous vous souvenez peut-être du saut de Jackie Chan, de l’aéroglisseur qui débarque sur la plage, ou encore d’Anita Mui assise sur les toilettes après la destruction du supermarché. Dans The Myth, le moment le plus mémorable pour de nombreux spectateurs est lorsque Ok Soo (interprété par Kim Hee-Seon) dit à la fin : « Je ne te suis pas » et vole en arrière. C’est comme si le ciel s’était effondré. Ou encore, Meng Yi (Jackie Chan) se battant jusqu’à la mort en entassant les cadavres sous lui. Si un film n’a pas d’image inoubliable, il est difficile de le diffuser. C’est ce qui fait que le cinéma est un art. Faire un film est différent de faire une série télévisée. La méthode est différente.

Suo :  Quels sont vos futurs projets ?

Tong :  J’ai presque terminé le scénario de Vanguard 2. J’ai aussi un projet de « chasse au trésor » qui est lié à l’histoire et à la culture traditionnelle chinoise. C’est un peu comme Chinese Zodiac et Kung Fu Yoga. En outre, j’ai deux comédies de science-fiction, Crazy Beijing et Panda, tous deux très amusants, adaptés pour tous les âges. Ils peuvent également être transformés en franchise. Chacun de mes films précédents peut être vendu aux États-Unis et peut être vendu sur les marchés du monde entier, mais dans une moindre mesure. Mon film est très concentré sur le marché local, mais le marché étranger ne peut être ignoré, j’espère que chacun de mes projets pourra se faire. En plus des films de cinéma, je prépare certaines séries TV.  Une série Vanguard que l’on peut voir comme une extension aux films de cinéma. Je prépare également une série policière et une série sur le thème des sauvetages d’urgences en Chine continentale ainsi qu’une série américaine qui montre une nouvelle génération de kung-fu aux États-Unis. De plus, je continuerai d’investir dans certains nouveaux réalisateurs du continent comme Bi Gan (Un Grand Voyage vers la Nuit) et Diao Yi’Nan (Le Lac aux Oies Sauvages).

Suo :  Enfin, si vous deviez donner des conseils à un jeune réalisateur qui voudrait faire un film d’action, que lui diriez-vous ?

Tong :  Cette route n’est pas facile à parcourir. Si vous voulez y aller, vous devez insister sur l’innovation et avoir de l’expérience.

15 Comments
  • dragonheart

    Répondre

    Interview intéressante.

    Je suis tout à fait d’accord quand il parle d’authenticité des films d’action et sur le fait qu’il faut savoir quand utiliser les prises de vue réelles et les CGI. Il semble quand même préférer les scènes vraies en mettant un bémol sur les Marvel. Alors pourquoi passe-t-on de poursuites avec cascadeurs et vraies bagnoles dans Mister Dynamite et Operation Condor à une poursuite informatisée dans Kung Fu Yoga ? Pourquoi filmer un hélicoptère reconstitué sur ordinateur plutôt que filmer un vrai hélicoptère (BA Vanguard) ? Facilité ? Fainéantise ? Refus des autorités locales ? Budget ?

    On ne demande pas qu’un film de Jackie Chan soit gore, mais oui qu’il propose des scènes d’action intenses et des méchants méchants comme avant. C’est simplement respecter les fondamentaux des meilleurs films de Jackie comme Police Story 3. Des principes de base qui n’auraient jamais du être délaissés et qui l’ont été dans un but commercial, pour être classé PG et encaisser un max d’argent. Résultat, on nous sort des fadasses comme CZ12 et KFY où tout est adouci, affadi, sans caractère, lisse à l’extrême. Terminé les combats excitants et les fusillades, terminé les grands méchants à terrasser dans un final grandiose. Qu’est ce que ça peut m’énerver…
    James Bond et Mission Impossible ne sont pas sanglants mais question action c’est très intense voire brutal. Tant mieux si Stanley prend exemple sur ces franchises.
    Il dit que Vanguard n’est pas exagérément comique. Il a donc l’air de comprendre qu’il y a quand même un souci. J’attends de voir.

    Je ne doute pas que si les chinois préfèrent les héros viriles à la Wolf Warrior, Jackie oubliera vite son personnage horripilant de Jésus Christ pour redevenir le fighter qu’on attend de lui. Project X-Traction devrait être comme par hasard beaucoup plus couillu que CZ12 et KFY.

    Stanley oublie que la longévité de Bond est dû aussi au personnage qui est tout sauf lisse. Il est solitaire, misogyne, viril, charmeur, brutal, provocant, il picole, il fume, fait l’amour, désobéit, avec des variantes en fonction des acteurs. A méditer pour un Vanguard universe.

  • Newkolby

    Répondre

     » Me concernant, je sais filmer ces choses, mais je n’aime pas ça. Parce que je n’aime pas me sentir mal à l’aise après avoir regardé un film. Dans certains films, quand les méchants sont trop cruels et que les actions sont trop brutales, je me sens déprimé. Parce que ces choses sont présents dans les documentaires et les actualités. Je veux que le cinéma soit un moment de partage pour les jeunes et les moins jeunes »
    Dragonheart avec ça, mettons nous entête que lui comme Real et Jackie acteur, ne nous attendons pas a grande chose, j’ai même peur maintient de vanguard malgré tout ce qu’il a dit en début d’interview

  • Tirry

    Répondre

    Vous avez conscience que le Jackie Chan que l’on a aimé n’avait de cesses de dire qu’il faisait des films pour les 7 à 77 ans ?

    Il y a rien de nouveau dans ce que dit Stanley Tong. Néanmoins, ce que l’on distingue aujourd’hui, c’est qu’il s’est approprié personnellement cette intention. C’est son choix. On n’a pas à juger l’intention d’un réal. On aime ou on n’aime pas.

    Non le souci avec Stanley Tong comme tu le soulignes Dragonheart, c’est que je n’ai pas l’impression que ces nouveaux films traduisent ce qu’il dit dans cette très récente interview. Les explosions, hélico, voitures… tous cela traduit plutôt une méthode employé par Hollywood (les voitures dans Bad Boys 2 sont en cgi). D’ailleurs, il cite régulièrement les Fast&Furious qui – en dehors du 5eme episode – laissent à désirer.

    J’ai toujours eu l’intuition que Chinese Zodiac souffrait d’une influence trop forte de Stanley Tong. Il est le producteur et co-scénariste du film. Après, la notion de « brutalité » reste très personnel. Après tout, la scène de la mort du général Mang Yi dans The Myth est de lui. Sammo Hung fait des comédies qui peuvent très brutales. Même Mr Nice Guy a des scènes (râtés à cause du ralentit) mais « sadiques » à l’intérieur même d’une comédie.

    Perso, je continue à croire que le problème vient surtout d’un relâchement, d’un manque d’expertise dans les moyens techniques employés. Le cinéma HK souffre du cinéma numérique qui paradoxalement demande beaucoup de traitement en post production. On ne retrouve plus l’apprêté que conférait la pellicule à la vision finalement sombre des cinéastes de Hong-Kong. On ne peut pas dire que les univers de Kirk Wong, John Woo et Ringo Lam étaient très joyeuses n’est-ce pas ?

    Aujourd’hui tout est clinquant, brillant. Même Wong Kar Wai avec son The Grandmaster a abandonné toutes ces expérimentations qu’il maîtrisait si bien.

    Pour moi, il y a deux films (en dehors de leur qualité) qui ont « tuer » le cinéma de Hong-Kong: Tigre et Dragon et Infernal Affairs. Le succès international du premier a obligé les cinéastes chinois à opter pour un visuel arty, lisse de leurs films d’arts martiaux. Le second a donné lieu à une uniformisation du polar HK. Exit le travail sur le personnage (Johnnie To est toujours là merci !), il n’est question que de taupe infiltré dans la police. Hier encore, je regardais Line Walker 2 avec Jazz Boon avec Louis Koo, Nick Cheung et Francis Ng… quel ennui !

    Des intrigues surexploités et poussives à l’extreme. Et des personnages inexistants. Et je ne parle même pas des sempiternels flashbacks (procédé dont abuse les mauvais réalisateurs/monteurs), de la mise en scène passe partout. Dans les années 80 et 90, on faisait clairement la différence entre les cinéastes. Aujourd’hui qu’est ce qui sépare un Andrew Lau, d’un Jazz Boon, Longman Leung et Sunny Luk, Felix Chong… ?

    Pour moi, il est là le plus gros problèmes. Il est dans la maîtrise de l’écriture, des styles et des sujets exploités.

    Des visions lissent tout droit sortie d’une aventure de Picsou comme Chinese Zodiac ou Kung Fu Yoga pourrait totalement passer si elles jouaient fortement sur le côté « Feel Good Movie » (dont Myster Dynamite semble joué avec la bande de copain qui part en vadrouille). Au lieu de ça, ils appuient sur le mauvais bouton: celui du blockbuster hollywoodien.

    Pour finir, je comprends votre envie de voir absolument Jackie Chan dans un film plus sérieux. Moi aussi. J’adorai le voir dans un rôle type John McClane.

    Mais pourquoi ne citez vous pas Bleeding Steel ? ^^ Le méchant est très très méchant.
    Où le situez vous par rapport aux Jackie Chan post 2012 ?

  • dragonheart

    Répondre

    Moi j’ai toujours eu le sentiment que Jackie était plus bisounours que Stanley. Il est quand même responsable des fusillades de PS3, de la scène de lancers de bouteilles dans la ruelle dans JC dans le Bronx, de l’intro de Contre Attaque, du fight 1 contre 100 dans The Myth, etc…
    Donc pour moi Jackie est fautif sur CZ12. Stanley s’est juste vautré avec KFY en voulant surfer sur le succès de CZ12.

    Jackie a toujours fait en majorité des films tout public oui. Mais avant la formule marchait sur 2 pieds : comédie et sérieux avec un peu de brutalité.
    A la fin des années 90 jusqu’à aujourd’hui, suppression quasi totale des coups dans les combats, du sérieux et de toute forme de vice. Sans doute pour être mieux distribué et visible aux USA après Rush Hour ? En tout cas, une grave faute artistique, les mauvais films sont nombreux. Si on rajoute en plus la rétrocession de HK, l’âge de Jackie et la pauvreté scénaristique, on obtient d’affreuses bouses.
    Je voudrais juste que les 2 pieds, les 2 ingrédients soient à nouveau réunis. Ça n’a rien d’une transformation, c’est juste un retour aux sources.

    Le ciné HK populaire a toujours eu un côté exploitation. Après un gros succès, des dizaines d’ersatz sortaient et pas mal sont franchement hyper fun.
    Donc je ne pense pas que Tigre et Dragon et Infernal Affairs soient le problème. J’ai surtout l’impression que le ciné HK/Chine a du mal à gérer la montée en gamme des productions sur le plan budgétaire et scénaristique.
    Un feel good movie, pourquoi pas mais l’intrigue doit suivre.

    McClane picole, balance des punchlines et des insultes, tue des dizaines de bad guy, il est divorcé… ce n’est pas digne de Saint Jackie qui ne jure pas, ne fume pas, ne boit pas, ne baise pas, ne frappe pas, il prône la paix, la pureté, la morale et change les méchants en gentils par sa grâce divine. Plus jeune, Jackie était beaucoup plus rebelle et bagarreur, humain quoi.

    Oui le méchant de Bleeding Steel est très méchant. Ça change. Seule l’intro est potable. Le film m’a quand même bien fait triper sur la fin par ses audaces bis. Mais c’est juste ça, un nanar Z réalisé par un geek dégénéré.

  • Tirry

    Répondre

    Ici, celui qui parle beaucoup de marché (ce qui est tout de même assez malaisant de la part d’un auteur/réalisateur), c’est Stanley Tong.

    Donc pour moi, il est tout aussi responsable de l’image de Jackie qui a pris cher depuis son intronisation aux USA. C’est indéniable. Soudainement, il a fallu coché des cases d’un cahier des charges.

    Ce sont les américains qui ont façonné la nouvelle image de Jackie. Ils l’ont transformé en « playmobil ». C’est d’ailleurs pour ça qu’il s’en va en Asie faire New Police Story et Shinjuku Incident pour ne citer que les plus radicaux changements.

    Après il prend en compte son âge. En duel, face à un grand combattant de 20 ans de moins que lui. Il doit juger peu crédible qu’il puisse gagner. Donc, ce type de combats à l’écran sont désormais absents.

    Concernant Bleeding Steel, je te trouve étrangement bien indulgent. Pour moi ce n’est même pas un Z. il n’est pas assez sympathique et sincère pour ça.

    Sur les films post 2012 cites moi les oeuvres concretes qui illustre ce que tu dis : « A la fin des années 90 jusqu’à aujourd’hui, suppression quasi totale des coups dans les combats. »

    Je n’ai pas l’impression que PS2013, Skiptrace ou The Foreigner correspondent.

    Pour le côté John McClane. C’est clairement un défaut scénariste des films d’actions chinois actuel. Il n’y aucune caractérisation.

  • Newkolby

    Répondre

    Je ne fais que décortiquer les dires de Stanley tong. Et chacun fera de même selon sa compréhension. Je vois mal John Woo ou Benny chan dire ce que dit Stanley tong car John Woo n’a fait que des films Violents ses interviews se dirigeront en son sens et c’est ce que fait Stanley. tous les films qu’il a fait avec Jackie sont des films qui se regardent avec la famille entiere sans exception même le plus violent d’entre eux qui est pour moi police story 3. Raison pour laquelle je dis que j’ai peur pour vanguard. Je me dis que vanguard sera un contre attaque avec de nouvelles technologie et une équipe a sa disposition.
    Tirry pour les films post 2012 avec ce qu’on attend de Jackie on en verra pas avec des reals comme lui.
    pour foreigner je vois mal le Real confronter jackie à Pierce brosnan dans un mano à mano, scénario oblige…
    Quant à ps2013, Ding sheng n’a pas eu de Cran pour un mano à mano violent entre Jackie et liu ye, saurait été un plus pour le film.

    Le code anti spam ne passait ce qui m’a perdre un si long commentaire. Le temps de copier j’ai tout effacé par inadvertance. J’ai dû donc reprendre l’essentiel. Désolé j’avais même oublié qu’on réactualisé tellement que j’avais gros sur le coeur

  • Tirry

    Répondre

    Mais selon, Stanley Tong, Jackie doit maintenant être entouré de jeunes acteurs car il es trop vieux. C’est évident que le gros de l’action de Vanguard est exécuté par Yang Yang.

    Ce que je veux vous expliquer c’est :

    1. que Stanley Tong n’a aucunement envie de faire un film avec pour seule tête d’affiche un Jackie Chan qui assumerait son âge. Et il est d’ailleurs bien partie pour ne faire que du Vanguard et du Kung Fu Yoga bis.

    2. Peu de réalisateur (y compris asiatique) se bouscule pour faire un Jackie Chan sérieux. Et on ne peut pas dire que c’est lui qui refuse vu qu’il a plusieurs fois changer son image. Je ne vais pas ici refaire la liste. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est obligé de financer lui même le développement de ses prochains films comme X-Traction, Five Against a Bullet sinon pas de proposition… Je pense d’ailleurs que nous seront réellement fixé de la tournure de sa filmographie lorsque nous verrons ces deux films.

    Pour l’heure, à part Five Against a Bullet, Chinese Zodiac 2 et The Marshall (film d’époque). Il n’y a rien de prévu. Et encore le Covid19 pourrait avoir bousculé les plans…

  • dragonheart

    Répondre

    La suppression des coups se voit dans ses comédies d’action dès 2000, voire un peu avant. C’est remplacé par des jongles, des acrobaties, des pirouettes, l’usage d’objets et la fuite du danger. Un bon gros poing ou kick dans la gueule devient rare. C’est un effacement, un lissage général de tout ce qui pourrait choquer, personnages compris.

    J’ai en tête la séquence de l’entrepot dans Skiptrace (la seule que j’ai vu), c’est mou. Espion Amateur (que j’aime bien), c’est mou. Les Rush hour, c’est pas très énervé non plus. CZ12 tente de renouer avec le passé et finalement non, c’est trop light. Mais le pire c’est KFY (dans le marché indien, contre Sonu Sood). Au mieux, c’est sympathique (Shanghai Kid, Rob B Hood). Au pire, c’est nul (Médaillon, Smoking, Kung Fu Nanny, Tour du Monde, Railroad, KFY, le duel naze contre Donnie dans Shanghai Kid 2).

    Le final Jackie vs Brody, Foreigner, Charlize Theron, Keanu Reeves, Liam Neeson, Tom Cruise montrent qu’on peut faire mieux. Jackie doit absolument jouer sur le montage pour redynamiser ses combats et arrêter de tout lisser.

    L’un des problèmes de Jackie c’est qu’il interprète Jackie. Alors que Bruce Willis interprète McClane. Jackie fait peu de rôles de composition qui consistent à oublier sa propre personnalité pour endosser celle du personnage. Et comme Jackie est gentil alors ses films sont gentils. Campbell lui a fait remarquer en lui disant : tu n’es pas Jackie Chan, tu es Quan.

    Tom Cruise est entouré d’une équipe dans les MI. Donc je ne trouve pas ça dérangeant que Jackie soit accompagné. Tout dépend du script.

    Vanguard sera une sorte de Contre Attaque, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

  • Tirry

    Répondre

    Tu as raison sur ce point (la mollesse des combats et l’angle uniquement défensif des chorégraphies). Mais tu peux remercier Hollywood pour ça, notamment Miramax/Dimensions Films et New Line. Pour pénétrer le marché US, il lui ont demandé d’atténuer les combats jugé en occident trop violent par les studios. Non, ils ont vu en Jackie l’occasion de faire des films d’actions divertissants tout en étant estampillé PG-13 (le côté playmobil). De l’autre côté, ils avaient Jet Li qu’ils ont également formaté pour un format Street/Hip-Hop. Tu connais la suite de l’histoire…

    Si Jackie revient en 2004 avec NPS, c’est qu’il a bien compris ça. Souviens toi de sa vision à l’époque qui disait en gros : « on ne peut satisfaire tout le monde, la formule ne marche pas. Alors je fais un film pour le marché américain, un autre pour le marché HK ».

    Et puis la rétrocession… et puis l’avènement du géant marché chinois: les réalisateurs HK se sont mis à voir GRAND à cause du marché gigantesque de la chine continental. Les budgets ont été multipliés par x10 ! Résultats: une uniformisation de la production du divertissement avec une bonne dose de CGI.

    En ce sens, les films dans lesquels joue Jackie sont assez conservateur sur ce point et c’est sans doute une volonté des réalisateurs asiatiques avec qui il a tourné ces dix dernières années. Je pense naturellement à Daniel Lee et Stanley Tong. Ce sont des vétérans du cinéma d’action, donc attaché à une certaine forme certainement plus classiques.

    Le problème c’est que Jackie Chan a près de 60 ans et les tous les os brisés (imaginer les rhumatismes qu’il doit se payer) lorsque le marché chinois s’est ouvert. Et ces vétérans souhaitent certainement garder cette part authentique respectable mais hélas pas très efficaces avec un acteur dans la soixantaine. Daniel Lee s’en sort un peu mieux car il est le plus sophistiqué des trois. Tout comme Martin Campbell en occident qui a une vision bien plus particulière que celle passe partout de Renny Harlin.

    Bref, tous ça pour dire que je pense que tu donnes trop d’importance à Jackie Chan sur les choix et la direction de ces films. A 66 ans (avec un oscar et un bafta), Jackie Chan n’a plus rien à prouver. Tout ce qu’il souhaite c’est passer du bon temps sur un plateau de tournage. J’ai l’impression qu’il reproduit ce que faisait son père qui était très souvent présent sur ses tournages en mode dilettante. Néanmoins, il jouit toujours d’une très forte présence à l’écran avec un charisme particulier mais malheureusement et majoritairement sous exploité, on est d’accord.

    Je ne pense pas non plus qu’il est envie d’être un eratz de Liam Neeson, ou Charlize Theron (c’est poussif quand même avec Charlize… faut pas déconner). Je ne le vois pas non plus imiter le style des The Raid (que je trouve brouillon, bruillant et moche perso). Je ne le vois pas non plus imiter le ton monolithique et les multiples petites frappes de Ip Man.

    Puis quel affront ! le Last Action Hero, celui qui s’est – de part ses actions -rapproché le plus de son personnage (oui oui Jackie Chan c’est Jackie Chan) à l’écran, imiter quelqu’un d’autres ?

    Néanmoins, Jackie Chan a une autre carte à jouer si il s’entoure de réalisateurs qui s’attachent bien plus à l’intrigue que l’action. Mais là encore problème. Ca ne se bouscule pas au portillon. Peut être pour des raisons d’égos de la part des grands réalisateurs. Je ne sais pas… et on ne le saura jamais.

    A une autre échelle, Bruce Willis vit actuellement ça. Il n’a certainement plus envie de se casser la tête sur des prods Marvel. Et les grands réalisateurs independent ou non ne pensent pas à lui.

    Jackie Chan a 66 ans et une carrière derrière lui. Un mauvais film ? c’est dommage. Un mauvais choix de réalisateur ? c’est rageant. Mais je sais que parfois, il y a une très bonne surprise comme The Foreigner. Bien sur, on aimerait que cela arrive plus souvent, chaque année même. Je crois surtout qu’il est peut-être temps de ne plus rien attendre de sa part. Juste lui réserver une place dans notre cinéphilie en guise de reconnaissance.

    Mais quel genre de fan es tu Dragonheart ? Es-tu d’ailleurs un admirateur de Jackie ? Lui reconnais tu ce qu’il a apporté au cinéma ? Ca fait plusieurs années que tu cries ton mécontentement sur ce forum parfois jusqu’au mépris.

  • Newkolby

    Répondre

    Tirry, comprend dragonheart..
    Il espère comme moi une bonne fin de carrière pour Jackie car en toute franchise il a révolutionné le cinéma d’action et on ne peut pas lui emputer cela. Il est l’inspirateur de plusieurs acteurs de film d’action remerciements a Tony jaa… Alors le voir se perdre dans ces genre de films nous fait mal au cœur.
    Je vous donne un exemple, la mule de Clint Eastwood interpréter par ce même clint… C’est régale de films pas trop d’action mais agréable à regarder vue son âge. On n’attend pas trop de Jackie chan mais au le strict minimum pour nous plaire.d’après toi nous avons tant aimé foreigner? Ce n’est sans doute pour les actions mais l’efficacité de la chose car il faut qu’on le dise pour un film de ce genre il n’a pas tué un seul homme…
    News police story fait le boulot, c’est cela qu’on attend de ces films et rien d’autre car tôt ou tard le temps passe.

  • Newkolby

    Répondre

    Dans mon commentaire j’ai oublié d’ajouter karaté kid, que pour moi reste parmis les meilleurs rôle de Jackie. On ne demande que ça. Qu’il fasse fi maintenant des kung-fu yoga. Nous avons besoin des rôles matures. Xtraction nous n’attendons avec impatience.

  • Tirry

    Répondre

    Mais on aimerait tous que Jackie Chan fasse de très bons films chaque années. Là, n’est pas le sens de mes derniers commentaires.

    Que voulez vous y faire, si Jackie Chan n’attire pas les réalisateurs de la trempe d’un Michael Mann ou David Fincher ou d’un Feng Xiaogang, Johnnie To et Tsui Hark (qu’il fréquente souvent d’ailleurs). Jackie lui même en est certainement peiné… Et ne me sortez pas que c’est à cause de son (ancienne) politique artistique pour séduire Hollywood, il a assez fait de films sérieux pour que ce ne soit plus un argument valable à l’heure actuelle. Et vous croyez vraiment qu’il refuserait un rôle chez Zhang Yimou ou Ridley Scott ?

    Enfin, j’aimerai dire qu’une comédie peut être un chef d’oeuvre. Et qu’un excellent thriller peut ne pas contenir de scènes d’actions, sans flingues… etc je pense par exemple au récent Dark Waters avec Mark Ruffalo. Bref au risque de me répéter le problème n’est pas le genre. C’est le scénariste (et le script) et le réalisateur. Et Jackie n’y peut rien, si les grands ne semblent pas intéresser par lui. Alors ils continuent avec les seuls qui pensent à lui comme Stanley Tong, Ding Sheng, les jeunots ou alors il démarche des réalisateurs quand il est producteur délégué (Renny Harlin, Scott Waugh…). The Foreigner est le rare cas avec Karate Kid où on est réellement venu le chercher. Will Smith producteur pour Karate Kid et le scénariste David Marconi pour The Foreigner.

  • dragonheart

    Répondre

    Il a refusé un rôle chez Ridley Scott, c’était Black Rain avec Michael Douglas 😉

    J’ai trouvé Atomic Blonde impressionnant pour un film US avec ses plans séquences sauvages même si trafiqués grâce à un subterfuge. Je suis moins convaincu par les chorégraphies de John Wick mais je dis bravo à Keanu Reeves et à son équipe pour les efforts entrepris. The Raid pour moi c’est dément notamment le second opus et son final stupéfiant. J’ai pas souvenir d’avoir vu ça ailleurs.

    J’ai du mal à considérer Jackie comme quelqu’un qui serait négligent et blasé car il veut laisser une trace.

    Je suis un fan exigeant ^^ Et un peu frustré et agacé par le spectacle qu’on nous sert.

    Xtraction a intérêt d’être énorme. Ils auront eu largement le temps de le peaufiner donc aucune excuse. Une petite crainte concernant le benêt Cena. Ça fait un peu Laurel et Hardy tant ils sont différents physiquement. Une petite crainte à propos de Scott Waugh (Six Below, assez moyen), sans doute moins talentueux que son frère Ric Roman Waugh qui enchaine les bons films.

  • Tirry

    Répondre

    Ric Roman Waugh enchaîne les bons films ? A part Felon et Shot Caller… le reste est bidon. J’ai préféré de loin Need For Speed (dont les poursuites sont clairement sous estimé) à La Chute du Président (quel ennui).

    Je vois mal Jackie Chan a 66 ans s’agiter dans tous les sens comme dans un John Wick ou The Raid. Ca serait pas sérieux ni même crédible. Le seul truc qui peut l’aider c’est le montage. A la rigueur un plan séquence comme celui superbe de Old Boy. Bref, les bastons et les films doivent prendre en considération son âge.

    Pour X-Traction, d’après ma petite enquête si le film tarde si longtemps à se montrer c’est parce qu’il est bloqué « administrativement ». Après des déboires financiers l’année dernière, la société de production Talent Media International a été racheté il y a quelques jours par un grand groupe audiovisuel chinois.

    Si peaufinage il y a eu. Ca ne sera qu’au niveau des VFX. Mais là encore, si la production a été gelé. Ca veut dire que financièrement aussi. Donc pas de peaufinage.

    Pour finir, je ne regarde plus un Jackie Chan pour l’action. Mais pour sa présence, son jeu et son charisme. Au mieux, je passe un bon moment. Au pire, ca sera juste un moment nostalgique avec une bonne vieille présence. Un peu quand on va voir en concert des papys du rock. Ils ne sont plus aussi performant sur scènes, la voix n’y est plus vraiment. Mais qu’importe. On a quand même envie d’y aller. Pour moi, c’est avant tout ça Jackie Chan aujourd’hui.

  • dragonheart

    Répondre

    La chute du président a certes un récit un peu usé, mais c’est dirigé avec un grand professionnalisme tant technique que narratif qui le rend pas désagréable. A l’école, on mettrait travail sérieux. Si tous les films de Jackie depuis 20 ans étaient aussi solides, je dirais que c’est une fin de carrière sympa.

    Bon bah y a plus qu’à espérer que la réalisation de Xtraction ait été peaufinée dès le début.

Leave a Comment