– NAISSANCE ET ENFANCE
Jackie Chan est né à Canton (près de Hong-Kong), le 7 Avril 1954 sous le nom de Chan Kong Sang qui signifie « Né à Hong Kong ».
La plupart des bébés naissent après neuf mois mais Jackie Chan était déjà particulier en naissant après 12 mois, forçant Mme Chan Lee-Lee a accouché par césarienne. Jackie pesait environ 5,4 kg. Sa mère lui a donné comme surnom « Pao-Pao » qui signifie boulet de canon. Le coût de l’opération a couté 500$HK (environ 26$US) ce qui dans les années 50 était cher. Les parents de Jackie n’ayant pas les moyens de payer, le docteur qui avait mis au monde le bébé proposa un deal. Elle lui expliqua qu’elle n’avait pas d’enfant et elle savait que Mme Chan Lee-Lee (la mère de Jackie) était pauvre. Si ils acceptaient de lui permettrait d’adopter l’enfant, elle paierait les frais d’hospitalisation. Mais Jackie était le premier fils de ses parents, pour eux il était le symbole de leur nouveau départ à Hong-Kong. Finalement les amis de Charles (le papa de Jackie) lui ont prêté de l’argent pour régler les frais d’hospitalisation et ont remercié le docteur pour son offre généreuse. Jackie passa donc les six premières années de sa vie à l’ambassade de France à Hong Kong où travaillaient ses parents en tant que cuisinier et femme de chambre.
Petite anecdote : Jackie jouait souvent avec les enfants de l’ambassade, il parlait donc lui-même un petit peu français étant petit.
En 1961, les parents de Jackie Chan vont immigrer en Australie. Les parents désireux que leur fils ait une éducation chinoise, vont inscrire Jackie seulement âgé de 7 ans à l’Opéra de Pékin du Maître Yu Shan Yuan qui a adopta Jackie en faisant de lui son filleul.
A l’Opéra de Pékin, il apprend les arts-martiaux et les divers maniements d’armes tel que le bâton, le sabre mais aussi l’acrobatie, le théâtre, la danse, le chant. Le rythme était infernal. Les étudiants devaient s’entraîner 18 heures (de 5 heures à minuit) tous les jours pour atteindre un niveau de perfection. Une discipline quasi militaire et une exigence de fer leur était demandée. Si par malheur, un élève échouait un exercice, il voyait sa punition doubler en difficulté.Le contrat signé entre les parents de Jackie et l’école, stipulait que s’il mourait des mauvais traitements subis, ceci restait légal. Lorsque Jackie était encore « nouveau » dans l’école, son maître avait demandé à Jackie de sauter par-dessus une table, Jackie lui répondit qu’il n’en était pas capable, alors le maître sorti un fouet, Jackie, terrifié, ne sauta pas une table mais deux. Bref… Une école et des méthodes qui n’existent plus en Chine aujourd’hui.
Un jour, un homme qui était venu visiter l’école dans le but de recruter quelques enfants pour monter une troupe de spectacle, choisit dans le jeune Jackie. Il intégra ainsi la troupe nommée « Les 7 petites fortunes » (The Seven Little Fortunes). Cette troupe a fait de nombreux spectacles dans Hong-Kong. Dès lors, son nom n’était plus Chan Kong-Sang mais Yuen Lo. Dans cette troupe composée de 7 enfants, il y avait Samo Hung (Yuen Long), Yuen Biao, Yuen Wah et d’autres artistes qui sont devenus des stars à Hong-Kong.
– LA JEUNE CARRIERE
La première apparition de Jackie au cinéma était en 1962 dans le film cantonais, Big and Little Wong Tin-Bar avec la célèbre Chang Pei-Pei (La hyène dans Tigre et Dragon). Il n’a que 8 ans.
En 1971, Jackie obtient son diplôme de l’Institut et décide de retourner en Australie avec son diplôme en poche où il décide de rejoindre ses parents et travaille comme plongeur et comme maçon.
Jackie : « En 1976, j’ai émigré en Australie avec mes parents. J’ai fait plongeur dans les restaurants, ouvrier dans la construction… On m’appelait Pao-Pao, puis Paul. Je croyais qu’il disait A Pao (boulet de canon à cause de son gros nez) ! Un jour, un ami de mon père, qui bossait sur les chantiers, a estimé que personne ne saurait jamais prononcer mon nom. Il a pris la liberté de me présenter sous son propre nom, Jack. Pour éviter la confusion, les ouvriers m’ont appelé Jackie ».
A cet époque, Jackie n’aime pas ce qu’il faisait alors il décide de retourner à Hong-Kong et adopte le nom de Chan Yuen-Long. Le studio de la Shaw Brothers l’engage comme cascadeur. Son premier vrai rôle est dans le film Le Jeune Tigre (Master With Cracked Fingers).
En 1972, « Chan Yuen-Long » participe en tant que cascadeur au film La Fureur de Vaincre (Fist of Fury) avec Bruce Lee. Il devait remplacer Mr Suzuki, le méchant. Son job était de courir le plus vite qu’il pouvait pour défoncer un mur typique des habitats japonais et tomber sur le sol sans aucune protection. C’est grâce à cette scène et le dévouement dont il a fait preuve que Jackie fût remarqué par l’industrie du cinéma à Hong-Kong.
L’année suivante, on le retrouve dans un autre film avec Bruce Lee, Opération Dragon (Enter the Dragon). Durant ce temps-là, le rêve de Jackie n’était pas vraiment de devenir un acteur, mais plutôt de devenir coordinateur des cascades et chorégraphe, mais grâce à ses performances physiques, les réalisateurs ont souhaité exploité ses talents devant la caméra. Pour autant, les années 70 ne sont pas très fameuses pour Jackie car il a connu plusieurs insuccès comme le film Hand Of Death réalisé par John Woo (inconnu à ce moment-là). Il a fait plusieurs films de Kung Fu avec Lo Wei(aujourd’hui décédé) tels que Le Vengeur, L’irrésistible, Le Protecteur, New Fist of Fury qui ont tous été des flops au Box-Office.
Jackie n’aimait pas le cinéma de kung-fu post -Bruce Lee car tout le monde essayait pitoyablement de l’imiter. Un soir, Jackie fit ses valises et voulu quitter un tournage. La femme de Lo Wei le surpris et ils eurent une longue conversation. Jackie lui dit qu’il ne pouvait plus continuer ainsi car on détruisait son potentiel en voulant faire de lui «le nouveau Bruce Lee ». Elle lui conseilla alors de faire part de ces sentiments à son mari. Jackie pu enfin partir du joug de Lo Wei.
– JACKIE CHAN, UNE STAR EST NEE
En 1977, Jackie se retrouve dans le film Le Protecteur (Half a Loaf of Kung Fu).
Dans ce film, c’était la première fois que Jackie nous montrait son côté comique. C’était aussi l’une des toutes premières fois que le Kung-Fu était mélangé avec de l’humour avec The Spiritual Boxers de Liu Chian-Liang en 1975.
C’était en découvrant le potentiel de Jackie dans la Comédie Kung-Fu que le producteur Ng See-Yuen pris Jackie sous son aile et engagea un illustre inconnu à la réalisation pour faire de lui une star, le réalisateur et chorégraphe Yuen Woo-Ping qui deviendra quelques années plus tard le plus grand chorégraphe de l’histoire du cinéma asiatique (Matrix et Kill Bill c’est lui). Le Chinois se déchaîne (Snake in a Eagle’s Shadow) était né. Le film était bon mais ne fut pas pour autant un succès aux yeux de la Golden Harvest, mais Ng See-Yuen réussit tout de même à convaincre la compagnie de recommencer avec le duo gagnant. C’est donc en 1978 que Jackie connu son premier vrai succès avec Le Maître Chinois (Drunken Master) toujours réalisé par Yuen Woo-Ping. Le Maître Chinois est rapidement devenu un film-culte et a réussi à se hisser au deuxième rang au box-office HK et a même battu plusieurs records en Malaisie, au Japon et à Singapore. La star asiatique Jackie Chan était née.
– LE SUCCES
Il enchaine directement avec des comédies kung-fu qu’il mettra lui-même en scène : La Hyène Intrépides 1 et 2 (Fearless Hyena 1 et 2). Sans égaler le succès du Maître Chinois, ses deux films appuient un peu plus la futur icône du cinéma d’action.
En 1980, star depuis peu en Asie et Hollywood étant à la recherche d’un nouveau Bruce Lee, Jackie Chan part à la conquête du cinéma américain sous l’impulsion de Robert Clouse, le réalisateur d’Opération Dragon avec qui il va tourner Le Chinois (The Big Brawl). Ce dernier ainsi que les tentatives américaines suivante comme Le Retour du Chinois (The Protector), l’Equipée du Canonball (Cannonball Run) et Canonball 2 (Canonball Run 2) seront de cuisants échecs. A Hollywood, Jackie Chan n’est rien de plus qu’un faire-valoir, un simple chinois bondissant obliger de suivre des directives convenu de réalisateurs fainéants. Il décide alors de se concentrer exclusivement au marché asiatique. Mais c’est entre sa pseudo-carrière hollywoodienne, qu’il va définir réellement son style avec La Danse du Lion (The Young Master) en 1980et Dragon Lord (1982), son dernier film de Kung-Fu en costume qu’il va dépoussiérer les chorégraphies du cinéma de Hong-Kong, devenu trop archaïque à son gout. C’est d’ailleurs avec Dragon Lord que le vrai style de Jackie Chan va éclore : cascades spectaculaire, combats homériques, humour bon enfant tout ça avec un sens du cadre jamais atteint auparavant et sans oublier les « bêtisiers » devenus cultes au générique de fin de ses films !
En 1984, il écrit, réalise et joue dans Le Marin des Mers de Chine (Project A). Il réunit pour l’occasion ses frères de l’Opéra de Pékin, Samo Hung et Yuen Biao pour ce qui restera un classique instantané dans la carrière de Jackie chan. Mise en scène au couteau, décors grandiloquent, humour bon enfant et combats homériques dont l’un des plus dangereuse et spectaculaire cascade – celle de la chute de l’horloge, hommage directe à Harold Llyod – fit la renommée de la star à travers le milieu du cinéma mondiale. Le réalisateur de Conan, John Milius, alors en tournage à Boméo a été invité par ses cascadeurs pour voir ça dans un cinéma local. L’un des plus importants coordinateurs de cascade du cinéma hollywoodien Terry Leonard n’en croyait pas ses yeux ! Pour cette scène, Jackie Chan a eu la nuque brisé et resta 6 mois plâtré.
Fort de ce succès en Asie, le trio Jackie Chan, Yuen Biao et Samo Hung se reformera deux fois sous la caméra de ce dernier : Soif de Justice (Wheels on Meals) en 1984 et Dragons Forever en 1988. Deux films plutôt mineurs en terme scénaristique mais qui ont le sacré mérite d’avoir des scènes de combats dantesques dans la carrière de Jackie Chan. Les combats finaux contre Benny « the Jet » Urquidez, champion de Kick-Boxing dans les années 80, font facilement partie du top 5 de ses meilleurs combats durant toute sa carrière ! Jackie Chan avouera d’ailleurs que son combat préféré fut celui du duel face à Benny Urquidez dans Soif de Justice.
En 1985, le monument d’os et de verre brisé sort sur les écrans. Police Story, joué, écrit, réalisé par ses soins, le film est un incroyable succès à la fois public et critique. Le film détient le record du nombre de cascadeurs blessés sur un film. Le final est quant à lui, un monument de casse et de rage et ce durant 30 minutes non-stop ! Le Festival du Film de New York décide même de l’inclure dans sa programmation. Jackie Chan est nominé dans la catégorie meilleure acteur et remporte les prix du meilleur film et celui des meilleurs cascades/chorégraphies au Hong Kong Film Award (HKFA). Certaines scènes du film ont été plagié par Hollywood comme l’atteste la destruction du bidonville dans Bad Boys 2 ou la scène du bus dans Tango & Cash.
C’est aussi à ce moment-là qu’avec son film Police Story, Jackie Chan permit au grand public de découvrir Maggie Cheung et Brigitte Lin, deux grandes comédiennes asiatiques qui finiront par travailler pour les plus grands metteurs en scène de l’ex-colonie britannique.
En 1986, Jackie réalise et joue dans Mister Dynamite (Armour of God). Jackie Chan y interprète une sorte d’Indiana Jones bondissant. C’est durant le tournage de ce film en ex-Yougoslavie que Jackie Chan a risqué de perdre la vie sur une cascade – en apparence très simple – mais mal préparée. Jackie devait sauter d’un mur et s’accrocher sur une branche. Malheureusement pour lui, la branche céda. Jackie fit une chute d’une dizaine de mètres et tomba sur le dos puis sur la tête. Le sang coula de ses oreilles et il sombra dans le coma. Presque 6 mois d’hôpital ont été nécessaires. C’est de loin le plus grave accident qu’a subi Jackie dans sa carrière. On peut remarquer sa cicatrice sur sa tempe gauche.
C’est à ce moment, que Jackie Chan décide de créer une fondation d’aide aux plus démunis: Jackie Chan Foundation.
En 1987, Jackie crée sa propre compagnie de production, la Golden Way et produit le film d’auteur dramatique Rouge de Stanley Kwanavec Leslie Cheung (Histoire de fantômes chinois) et Anita Mui (Drunken Master II et Rumble in the Bronx).
Le Marin des Mers de Chine 2, Police Story 2 et Big Brother (Miracle ou Mr.Canton and Lady Rose) sortent respectivement en 1988 et 1989 et sont des succès. Si Le Marin des Mers de Chine 2 et Police Story 2 sont d’efficaces films d’actions dans la carrière de Jackie Chan. Big Brother marque une nouvelle étape dans la carrière artistique de la star. En effet, refusant d’être relégué comme un simple réalisateur de film d’action, il engagea la fine fleur du cinéma local, des comédiens aux techniciens, employa les grands moyens et fit exploser le budget pour un film en hommage au cinéma de Franck Capra. Le scénario est plus travaillé, les costumes et décors très chic, et chez Jackie Chan oblige, on en a aussi pleins les yeux. Un classique instantané.
C’est aussi en 1989 que la Paramount lui offre le rôle du méchant dans Black Rain de Ridley Scott au côté de Michael Douglas. Jackie Chan refusa car il ne voulait pas interpréter de méchant.
– LES ANNEES 90 : JACKIE CHAN CHANGE DE REGISTRE
En 1990, Jackie Chan et quelques autres stars du cinéma local acceptent de jouer dans Island of Fire, un film qu’il avouera plus tard avoir fait pour honorer un contrat passé avec les triades. Ces derniers investissant trop dans l’industrie du cinéma faisait régner la terreur : L’agent de l’acteur Andy Lau a même été tué à l’époque. La comédienne Carina Lau kidnappé. Jackie Chan accepta avec d’autres stars de participer à un film. Un seul et unique mais en échange, ils les laisseraient tranquille. Un résulte un film très violent où toutes les stars interprètent des rôles de… prisonniers.
C’est pour cela qu’en 1992, Jackie Chan, Eric Tsang, Philip Chan, Tsui Hark et d’autres artistes marchent jusqu’au Quartier Général de la police pour protester et dénoncer les triades et le crime organisé qui contrôle de plus en plus l’industrie du cinéma à Hong-Kong.
Entre temps en 1991, Jackie Chan réalise Opération Condor, la suite de Mister Dynamite. Là, encore multiplications des lieux de tournages (Hong-Kong, Maroc, Espagne), cascades en voitures hallucinantes (par le français Remy Julienne) et combats homériques tous cela emballés avec un humour bon enfant. Problème, le tournage a duré 9 mois dont 3, rien que pour emballer le final qui se passe dans une énorme base militaire construite pour l’occasion. Par conséquent la Golden Harvest lui interdira de mettre en scène ses futurs films.
Il en profite alors pour jouer dans des films différents ce qui l’emmènera à croiser le plus grand réalisateur de Hong-Kong, Tsui Hark, et de cette rencontre naîtra l’excellente comédie Twins Dragons où Jackie Chan interprète deux jumeaux que tout oppose. Le film est en réalité une œuvre réalisé afin que les recettes soient reversées à la guilde des réalisateurs de Hong-Kong, d’où le nombre de star et metteurs en scène qui font des apparitions tout le long du film. Outre les rôles principaux tenus par Teddy Robin, Maggie Cheung et Nina Li-chi (Miss Asie en 1986 et femme de Jet Li), on peut voir les apparitions du compositeur James Wong, des acteurs Eric Tsang et Sylvia Chang, des réalisateurs Liu Chia-Lang, Kirk Wong, Tsui Siu-Ming, John Woo, Tsui Hark, Ringo Lam et le producteur Ng See-Yuen. Tsui Hark ayant réalisé la plus part du film. Les scènes d’actions type cascade en voiture et bateau ont été réalisé par Ringo Lam tandis que Jackie Chan s’est réservé le final dans le garage à voiture. Sortie pour les fêtes du nouvel an chinois, le film est un carton au box-office HK !
En 1993, Il enchaine avec le polar noir Crime Story réalisé par un spécialiste du genre, Kirk Wong. Crime Story est tout simplement l’un des meilleurs films de Jackie Chan pourtant à 180° de ce qu’il a rendu populaire. Des cascades, un combat, de l’action, il y en a… mais ici, on ne rigole pas. Quand Jackie Chan reçoit un sceau de ciment dans la face par des manifestants dénonçant les abus de l’industrie du BTP local, ce n’est pas un jeu. Costard cravate, sobre et à la fois tendu et nerveux (le film s’ouvre sur une séance avec une psychologue). Jackie Chan fait des merveilles et rend d’autant plus crédibles cette histoire vraie, d’ailleurs écrit par un ancien policier et adapté par Teddy Chen.
Jackie a dit lors d’une interview dans un des numéros du magazine d’Impact : « Je crois que je ne souris pas une seule fois dans le film. A l’époque de Twin Dragons, j’ai rencontré Kirk Wong, qui m’a parlé de Crime Story. Je lui ai dit que ce genre de rôle ne me convenait pas. Je lui ai présenté ma société de production, il a invité Jet Li, et j’ai pu le voir travailler au quotidien. Finalement, Jet Li n’a pas pu le faire. J’ai donc accepté le rôle. A la fin, il y a eu des rumeurs que j’aurais renvoyé Kirk Wong. En fait, je le considère comme un très bon réalisateur, à sa façon. Mais pas à la façon de Jackie Chan. Ma façon, c’est beaucoup d’action, et le moins de violence possible. Pas de sexe. Pas de sales blagues. Pas de vilains mots. Il a profité de mon absence pour rajouter des scènes auxquelles j’étais opposé. Notamment une où deux personnages font l’amour debout dans un ascenseur et recommencent sur le capot d’une voiture. Ça n’est pas un film de Jackie Chan. »
Parallèlement au tournage de Crime Story, Jackie Chan jouait dans la comédie adapter du manga populaire de Tsukasa Hojo, Niki Larson. Grosse comédie bouffonne de Wong Jing qui met la pedale douce sur les appétits sexuelles du manga en les détournant de manières pour le moins gourmandes. Le film est aussi très connu pour la parodie du jeu vidéo ultra populaire Street Fighter II où l’on retrouve Jackie Chan, tour à tour, grimé en sumo Honda et en Chun-Li face à un Gary Daniels (vu dans The Expdanbles) grimé en Ken. Avec les apparitions de Dhalsim et Guile, cette scène ne manquera pas d’en rendre hilare plus d’un !
En 1993, Jackie Chan alors toujours interdit par la Golden Harvest de réaliser un film, ils font appel à un ancien cascadeur de Jackie Chan, Stanley Tong pour mettre en chantier le troisième épisode la série Police Story. Stanley Tong en profite pour imposer Michelle Yeoh avec qui l’a tourné Project S et qui a acquis le statut de « Jackie Chan féminin ». Police Story 3: SuperCop se repose essentiellement sur Michelle Yeoh qui arrive même à voler la vedette à un Jackie Chan plutôt en retrait, mais se réserve malgré tout un final accroché à un hélicoptère assez impressionnant !
En 1994, Drunken Master II (sous le titre épouvantable de Combats de Maîtres en France) co-réalisé par Jackie Chan et Liu Chia-Lang, sort au cinéma. Jackie Chan ira jusqu’à viré Liu Chia-Lang du tournage pour des raisons artistiques. Pourtant c’est LE film qui fera l’humanité auprès des fans et de la critique ainsi que pour Jackie Chan : c’est tout simplement le meilleur film de sa carrière ! Les combats sont tout bonnement impressionnants. La mise en scène et les chorégraphies possèdent une grâce et une puissance rarement atteint sur grand écran. Drunken Master II fait suite à la mode des films en costumes lancé par Tsui Hark en 1989 avec Once Upon a Time in China avec Jet Li. Avec ce film Wong Fei-Hung fait un retour fracassant sur écran. Avec Drunken Master II, Jackie Chan semble avoir réalisé le film terminal du genre Kung-Fu en costume. Tout ici transpire le paroxysme ! Le film rapportera 45 millions de $HK au box-office local. L’année suivante, sortira Drunken Master 3 sans Jackie Chan mais réalisé par Liu Chia-Lang. Non seulement le film est mauvais mais il n’y a guère de monde pour apprécier le navrant spectacle. Ce qui laissera un énorme doute quant à l’implication du réalisateur Liu Chia Lang sur le cultisme Drunken Master II.
Thunderbolt de Gordon Chan sort en 1995 et bat le record 1er jour du box office de Hong-Kong.
– LE TRIOMPHE AUX USA
En 1995, suite au succès de John Woo aux USA avec Broken Arrow, New Line Cinéma décide de donner une deuxième chance aux Américains de découvrir Jackie avec Rumble in the Bronx (sous le titre débile Jackie Chan dans le Bronx en France). Pour se faire, New Line engage une très mauvaise équipe de doubleurs et de traducteurs, qui refont la trame sonore… Jackie devient même, pour l’occasion, doubleur, c’est lui qui fait son propre doublage. Pour promouvoir son film, Jackie est invité au Late Show de David Letterman et multiplie les apparitions à la TV (notamment le Saturday Night Live). Quentin Tarantino lui remet la récompense qui honore toute sa carrière au MTV Movie Awards et le présente comme étant la plus grande star du cinéma d’action que le monde n’est jamais connu ! Le film sort sur 1500 écrans aux États-Unis et réalise 32 millions de $US, ce qui est énorme pour une production étrangère.
Jackie : «A l’ origine, le film était prévu pour le marché asiatique, pas américain. Le succès aux Etats-Unis a été une surprise soudaine et inexplicable». A noter que le film n’a pas été tourné dans le quartier chaud de New York mais à Vancouver au Canada.
Lors de la soirée de la remise des Oscars en 1996, Jackie a présenté un Oscar avec le géant Kareem Abdul-Jabbar. À peu près un milliard de personnes l’ont vu !
A partir de là, New Line Cinema et Miramax vont faire la razzia sur le catalogue de Jackie Chan et chaque année le grand public américain va avoir droit à une sortie d’un ancien film de la star : Supercop, Opération Condor, Twins Dragons, Contre-Attaque, Drunken Master II et Mr Nice Guy (Mr Cool en France) vont tous avoir droit à une sortie conséquence à l’image de Rumble in the Bronx. Jackie Chan ira jusqu’à exposer l’empreinte de ses mains devant le célèbre Hollywood Chinese Theater. Faisant toujours preuve d’humour, il ajoutera son « big » nez ! En 2002, il inaugure son étoile sur le Walk of Fame du Hollywood boulevard.
Mais Jackie Chan est repartie entre temps en Asie pour Who Am I de Benny Chan, une comédie d’action se passant sur plusieurs territoires du globe notamment l’Afrique et la Hollande. Gros succès en Asie et délogeant Titanic de sa première place au box-office local, Who Am I est toujours inédit en France.
En 1998, le public américain et occidental va consacrer définitivement Jackie Chan avec Rush Hour. Le film est un carton instantané aux USA réalisant 33 millions de US$ en un week-end et atteindra la barre des 140 millions au totale ! Dans le monde ce n’est pas moins de 300 millions de US$ que le premier épisode de Rush Hour rapportera a ses producteurs.
En Asie, le public découvre un Jackie Chan sentimental dans la comédie romantique Gorgeous (sous le titre français ridicule Jackie Chan à Hong-Kong) de Vincent Kuk et mettant en avant la nouvelle égérie du cinéma local Shu Qi qui se verra grâce à Jackie Chan offrir un billet pour l’occident via la production de Luc Besson, Le Transporteur avec Jason Statham.
– LES ANNEES 2000 / 2003
Dès lors, Jackie Chan s’efforce d’offrir des films plus internationaux et pour tous les âges. On peut le voir partager l’affiche avec des acteurs occidentaux comme Owen Wilson pour les Shanghai Noon, Shanghai Knight (Shanghai Kid en France), Jennifer Love-Hewitt dans Le Smoking. En Asie, ses productions sont assez semblables aux méthodes américaines comme The Accidental Spy (sous le titre abscons Espion Amateur, en France) de Teddy Chen et Le Médallion de Gordon Chan (Final Option, Fist of The Legend) ou il partage l’affiche avec Claire Forlani (Rencontre avec Joe Black) et Lee Evans (Mary à Tout Prix).
Tous ces films sont des demi-échecs au box-office américains, tandis qu’en Asie, sa popularité baisse au profit d’une nouvelle génération d’acteur comme Wu Jing et Donnie Yen. Pourtant le méga succès de Rush Hour 2 toujours de Brett Ratner et avec Chris Tucker, va le convaincre de continuer. En effet, le film va rapporter près de 230 millions de dollars rien qu’aux USA et près de 600 millions à travers le monde. Encourager par cet engouement Jackie Chan va ainsi embarquer dans Le Tour du Monde en 80 Jours au côté du comédien anglais Steve Coogan et la comédienne française Cécile de France. Le film verra aussi de nombreux caméos venu de tout le globe comme Arnold Schwarzenegger, Richard Branson, Luke et Owen Wilson, Rob Schneider, Karen Mok, Daniel Wu et Samo Hung. Mais la mise en scène plate de Frank Coraci et le scénario convenu font de ce méga budget l’un des plus gros flopes du cinéma. La mise : 110 millions de $US. Recettes mondiales : 72 millions $US dont seulement 24 millions de $.
Commence alors une remise en question qui va lui offrir une nouvelle jeunesse avec des choix artistiques plus judicieux.
– UN NOUVEAU JACKIE CHAN
En 2004, New Police Story de Benny Chan démontre avec une énergie sans pareil la capacité de la star à renaitre de ses cendres et offrir ainsi un retour en grâce dans un registre que l’on ne croyait plus revoir : le pur cinéma d’action mais avec une nouveauté cependant, Jackie Chan s’est mis en tête d’exploiter ses talents d’acteurs. On retrouve donc un Jackie Chan dépressif après la mort de ses collègues policier. Polar HK efficace. New Police Story est un succès en Asie !
Dès lors, Jackie Chan s’intéresse intégralement au marché chinois et sort l’année précédente The Myth de Stanley Tong, film d’aventure à gros budget. Le film bat le record du box-office chinois !
En 2006, Jackie Chan offre une nouvelle comédie d’action dans la pure tradition du cinéma de Hong-Kong. Rob-B-Hood (sous le titre crétin L’Expert de Hong-Kong, en France) de Benny Chan. Celui-ci met en scène un trio de voleur obligé de garder un couffin. Rocambolesque et rigolo. Le film a un joli succès à Hong-Kong.
En 2007, il repasse par la case hollywoodienne pour Rush Hour 3, même si celui-ci est un succès aux USA, le film sort trop longtemps après le numéro 2. La mode est passée et Jackie Chan ne veut plus entendre parler de Rush Hour.
Si Hollywood a vampirisé les talents du cinéma de Hong-Kong, cette industrie cinématographique a au moins le mérite d’avoir réuni Jackie Chan et Jet Li dans un même et uniquement film avec Le Royaume Interdit de Rob Minkoff qui a aussi comme honneur d’avoir comme chorégraphe Yuen Woo-Ping. Si le film est un succé en Asie en 2008. Aux USA, cela reste très mitigé. On retrouvera une nouvelle fois Jackie Chan dans une production américaine l’année suivante avec le film pour enfant The Spy Next Door (Kung Fu Nanny en France).
– THE LAST ACTION HERO
Depuis 2009, Jackie Chan semble être désireux de contrôler son image artistiquement. Il n’est pas rare de l’entendre dire qu’il souhaite arrêter le cinéma d’action. En 2009, il tournera sous la direction du réalisateur de Hong-Kong Derek Yee, The Shinjuku Incident, un polar noir sur les immigrés chinois au Japon. En 2010, il tourne pour le jeune réalisateur chinois Ding Sheng Little Big Soldier, un film atypique mais pas seulement dans la filmographie de Jackie Chan. Atypique au sens large, dans le sens où celui-ci est plus proche d’un film d’auteur que d’un véritable film de divertissement pour masse. Le film ressemble à un western post-apocalyptique saupoudré d’onirismes finissant par rendre le film fantasmagorique. Une réussite artistique sans aucun doute !
La même année en occident on le verra dans le sincère et honnête remake de Karaté Kid, véhicule pour Jaden Smith, le fils de Will Smith qui lui est à la production. Jackie Chan étonne le public américain en lui prouvant qu’il est aussi un excellent comédien. Son rôle d’homme cassé par la vie finit par voler la vedette au fils de Will Smith. Le film fait un carton aux USA, rapportant pas moins de 176 millions de $.
En 2011, il interprète le rôle du resistant chinois Huang Xing dans le film historique 1911 réalisé par Li Zhang pour le 100ème anniversaire de la victoire de la république chinoise. Mais ironie du sort, le film est surtout connu pour être le 100ème film de Jackie Chan.
Durant la promotion de 1911 en octobre 2011, Jackie Chan crée le buzz en annonçant le début du tournage de Chinese Zodiac (aka CZ12) qu’il mettra lui-même en scène ! La communauté des fans est en émoi. Chinese Zodiac n’est rien d’autre que la suite de Mister Dynamite et Opération Condor. Soit deux films cultes dans la carrière de la star. 20 ans après sa dernière réalisation officielle, Jackie Chan reprend donc son rôle d’aventurier casse-cou et téméraire un brin macho pour le plus grand plaisir des fans. Lors du festival de Cannes en mai 2012, et suite à l’annonce que Chinese Zodiac serait son dernier film d’action, la presse mondiale s’empresse d’annoncer que Jackie Chan se retire du cinéma. Voyant l’ampleur de la nouvelle, Jackie Chan mettra les choses au clair en précisant quelques jours plus tard, qu’il continuera toujours de faire du cinéma, qu’il continuera à faire du cinéma d’action mais pas aussi « gros » que Chinese Zodiac.
Le film est sorti le 20 décembre 2012 en Chine et a battu le record du 1er jour pour une sortie en salle sur le continent. Au final, il réalisera près de 150 millions de $US sur le sol chinois détrônant les blockbusters américains comme Transformers 3. Succès confirmé aussi en Thaïlande, Singapour et en Malaisie. Chinese Zodiac est attendu sur les écrans français pour l’été 2013.
A l’heure d’aujourd’hui, Jackie Chan est un acteur/cascadeur/réalisateur/producteur de 58 ans, dont la vie a été sacrifiée volontairement sur l’autel du spectacle populaire. Près d’une soixantaine de blessures, la moitié de fractures, un corps meurtris rien que pour imprimer l’exploit d’un homme sur pellicule et les graver dans les mémoires. Il a obtenu plusieurs records homologués par le Guinness Book. Il a obtenu près de 32 nominations et en a obtenu 27 à travers le monde.
A ce jour, il siège sur le trône du roi du box-office asiatique et ce depuis plus de 30 ans. Il a acquis les surnoms de « Légende Vivante », « L’homme qui défie la mort » par la sueur, l’effort, la dévotion et le talent. Il a inspiré de nombreux autres artistes martiaux et cascadeurs à travers le monde. Aujourd’hui, il est toujours en activité plus souriant que jamais. Il participe à de nombreuses causes philanthropiques à travers sa fondation et l’Unicef Asiatique.
A ce jour, il est tout simplement le seul et unique Last action Hero.
SUIVEZ-NOUS