Compte rendu de la journée dédiée à Jackie Chan au Samuel Goldwyn Theater

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jc-acadamy motion pictureIl a sauté dans et hors de son siège, incontrôlable.  Son énergie était immense et direct.  Saisissant son micro comme un comique du stand-up, il a enflammé le populaire cinéma qu’est Samuel Goldwyn Chinese Theater  de l’Académie du cinéma des Arts et des Sciences.

Lundi 3 Juin, c’est tenu une journée dédiée à Jackie Chan. Organisée par l’Académie du cinéma, des Arts et des Sciences (Les Oscars c’est eux), une foule immense s’était réunie pour l’occasion.

« Le cinéma est tout pour moi », dit Jackie Chan. « Je risque tout pour faire le meilleur film possible ».

Ne laissant aucun temps mort à son hôte et interlocuteur Geoff Boucher, Jackie Chan a tenu en haleine un public principalement du milieu cinématographique avant la projection du film Police Story III: Supercop (1992).

Moitié maître en arts-martiaux, moitié clown héritier du cinéma muet, Jackie Chan, dans sa totalité, représente le savoir-faire du cinéma de Hong-Kong et qui a ainsi permis à cette industrie de s’exporter internationalement.

Police Story III: Supercop (sortie aux États-Unis sous le titre «Supercop ») a embrasé la salle à travers l’immense écran de l’Académie avec deux rangées de sous-titres (chinois et anglais), dégageant la nostalgie de toute une époque du cinéma d’action HK.  Le téléphone portable n’existait pas encore, l’ordinateur n’était pas encore si familier, le film évoque un moment ou l’action pure régnait en maître avec une joyeuse énergie qui a maintenant disparu au 21e siècle.  Le film déroule son histoire avec beaucoup d’assurance: un flic de Hong-Kong téméraire et insouciant est infiltré en Chine continentale.  Des paysages asiatiques, des personnages dingues, des méchants effrayants, des grands coups de pied arrêtés aux scènes d’actions impliquant des trains, hélicoptères et voitures de sport, Police Story III: Supercop est un fougueux shoot ’em up.

Ici un florilège de ses citations lors de l’événements.

Sur la douleur de voir ses films charcutés par d’autres au montage:

 «Nous, cinéastes,  nous pensons le film afin que les gens ne l’oublie jamais.  Nous devons faire des compromis avec les différents acheteurs, les distributeurs.  Et nous n’aimons pas les couper.  Mais le distributeur, et propriétaire de cinéma, disent que le film est trop long.  Qu’ils ont besoin de vingt ou trente minutes en moins.  Ils ont besoin de temps pour vendre du pop-corn. Et Ils se mettent à couper des scènes du film !  Le Marin des Mers de Chine avait deux heures de plus.  Je ne veux pas le couper.  Ils le coupent. Le public me dit: Jackie, le scénario est horrible. Il n’a pas de sens. Ou alors, ils disent: l’action est bonne.  Mais l’histoire n’a pas de sens.

Alors désormais je décide, car ça blesse vraiment les cinéastes qui mettent tant d’argent et tant d’années pour faire un film ».

 Sur cascades dans les films:

 « Aujourd’hui les cascades sont faciles,  quand je pense à mes vieux jours … wow …  J’étais si stupide.  Je vois Spiderman ou Iron Man, je me dis que j’aurais préféré voir Jackie Chan né aux États-Unis ».

 « Avant, nous faisions tout nous-mêmes.  Vous vous cassiez la cheville, le doigt ».

« Quand je vois mes vieux films, je dis « wow ». Il y a beaucoup de cascades que je ne peux plus faire aujourd’hui.  Mais je devais les faire pour vivre, pour l’argent et je me disais que lorsque je serai célèbre, je continuerai à faire des cascades pour le plaisir ».

 « Chaque cascades dans Police Story III, c’est moi.  Mais j’ai peur.  Sur chaque cascade, j’ai très peur.  Sur la cascade où je saute de l’hélicoptère, j’ai … vraiment eu très peur.  Nous filmons en Malaisie, le gouvernement nous donne toute la ville.  Les paparazzi m’espionnent.  J’ai vraiment peur, le matelas en dessous… gros comme un tofu [éclat de rire dans la salle] »

 « C’est comme une exécution en publique.  Je pense alors, oh qu’est-ce que je fais ?  C’est une expérience terrible, je ne sais pas d’où vient cette folie ».

 Comment il a façonné son style par rapport à celui de Bruce Lee :

 «J’ai passé de deux ou trois ans pour façonner mon style.  Il y a eu tant de Bruce Lee… A cette époque on était encouragé à imiter Bruce Lee, faire des grimaces en hurlants et les poings bien serré.  Mais je ne suis pas ce genre de personne.  J’avais 18, 19 ans.  Je pensais, comment je pourrais être différent de Bruce Lee.  Il donne des coups de pied haut.  Donc je vais donner des coups de pied bas ». 

 Sa marque de l’humour:

 «Je veux être un super héros.  Mais je ne peux pas.  Donc j’utilise la comédie.  Je veux que les enfants puissent voir mes films.  J’aime l’action, mais pas la violence.  Donc j’utilise la comédie ».

 Sur la technologie des effets spéciaux:

 « Je ne connais rien aux effets spéciaux.  Drunken Master a couté 150.000 $.  Mon salaire était de 9000 $ que j’ai partage avec mon entreprise. Nous n’avions pas d’argent pour les effets spéciaux.  Maintenant, je fais le montage sur ordinateur mais je n’aime pas ça.  J’aime faire le montage la nuit mais avec tout la pellicule autour du cou.  Vous pouvez la toucher ».

 « Je veux apprendre des réalisateurs américains comme Spielberg, Lucas et James Cameron.  Mais ils bossent avec les ordinateurs donc je ne peux pas apprendre d’eux.  Alors j’apprends de Buster Keaton, Harold Lloyd.  James Cameron m’a invité sur le tournage de « Avatar ». Il n’y avait rien sur le plateau !  J’ai vraiment eu peur !  J’ai eu envie de fuir.  Je connais seulement les caméras 35mm.  La technologie d’aujourd’hui est tellement au-delà de moi ».

 

Traduction du texte original signé: Debra Levine, Artsmeme.com

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