Le génial chorégraphe Kenji Tanigaki parle des projets abandonnés de Jackie Chan

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Lorsque l’on parle de Jackie Chan, la première chose qui nous vient à l’esprit sont ses impressionnantes cascades et combats homériques à travers une filmographie comportant des films cultes qui ont marqué toute une génération. Pourtant, derrière l’image de la superstar prolifique, il existe une longue liste de projets abandonnés qui n’ont jamais vu le jour.

Aujourd’hui, je vous propose une pépite d’informations à propos de certains de ses projets avortés par l’intermédiaire d’un entretien en japonais avec l’un des meilleurs chorégraphes actuels, Kenji Tanigaki, dont son dernier travail sur City of Darkness de Soi Cheang a été récemment salué l’année dernière.

En 2020, lors d’un entretien avec Kenji Tanigaki, des révélations fascinantes ont été faites au sujet des projets de Jackie Chan qui ne sont jamais arrivés à terme.

Tanigaki évoque d’abord Special ID (2013). On apprend ainsi qu’à l’origine, ce film devait réunir Jackie Chan et Donnie Yen : « J’étais vraiment excité de voir Donnie et Jackie dans un film à la Police Story », explique Tanigaki. Puis il poursuit en révélant : « Mais celui que je voulais voir, c’était Drunken Master 1945, dans lequel Tony Jaa était censé apparaître. »

En effet, si on savait qu’un nouveau Drunken Master était en projet avant le décès de Benny Chan, on ignorait la présence potentielle de Tony Jaa. Une rencontre qui aurait été forcément culte, surtout dans un contexte de pur film d’arts martiaux.

Tanigaki revient également sur le projet Fireman, où Jackie devait jouer un pompier (projet porté un temps par Ding Sheng), et cite un autre film jusque là inconnu intitulé Giant, dont l’action se déroulait dans le quartier chinois de Yokohama.

Dans la foulée, il se souvient : « Il y a environ six ans, Jackie avait un projet concret d’un film sur les champs de mines au Cambodge. »  Tanigaki précise que Jackie Chan voulait vraiment faire ce film. En effet, le script était un temps dans les mains de Zhang Yimou puis de Ding Sheng. Il est désormais dans un fond de tiroir.

Un autre fait surprenant dans l’entretien concerne Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin, le film pulp et culte de John Carpenter. Tanigaki rappelle cette anecdote bien connue des fans : « Avant le tournage, ils ont demandé à Jackie de former les comédiens. Ce qui l’a rendu furieux. » En effet, Jackie ne comprenait pas pourquoi on ne lui proposait pas de rôle. La production lui propose alors le rôle du méchant Thunder (interprété par Carter Wong). Frustré, il aurait exigé un salaire astronomique. Naturellement, la production a refusé.

On apprend également que Jackie Chan était pressenti dans le film culte de Tsui Hark, Zu, Les Guerriers de la Montagne Magique en 1983 : Jackie Chan avait été pressenti pour ce film, mais selon Tanigaki, son mentor et producteur du film, Leonard Ho aurait décidé de l’écarter, estimant que n’importe qui aurait pu jouer le rôle. (très certainement celui que tient Yuen Biao ou Mang Hoi).

Kenji Tanigaki se souvient aussi des tentatives de Jackie pour relancer les films de kung-fu. À l’époque du tournage de Shinjuku Incident auquel Tanigaki a participé en tant qu’assistant du coordinateur des cascades, Jackie avait fait part au célèbre directeur d’action sur le film, Chin Kar-lok, de son désir de refaire un film de kung-fu avec Sammo Hung, un film à l’image de leurs collaborations des années passées : « Jackie voulait vraiment refaire un film de kung-fu avec Sammo, comme dans les bons vieux temps », raconte Tanigaki. Mais là aussi, ce rêve n’a jamais pris forme.

Regardant rétrospectivement ces projets abandonnés ou inachevés, il est impossible de ne pas ressentir un léger regret. Mais le monde du cinéma a ses raisons que la raison ignore.

Avant d’être le grand designer d’action de pépites telles que SPL, Flashpoint ou la saga japonaise Kenshin Le Vagabond, Kenji Tanigaki a commencé sa carrière sous l’égide du célèbre directeur d’action, Stephen Tung-Wai avant de faire équipe avec Donnie Yen pour lequel il a revitalisé sa carrière à travers un style plus singulier.

Le jeune Kenji Tanigaki posant avec Jackie Chan en 1991

2 Comments
  • Newkolby

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    Je plains souvent JC sur le fait qu’il a très souvent refusé des films où il devait collaborer avec des têtes d’affiche comme lui pour des rôles phares.
    Ça été une chance de le voir avec Jet li sur le royaume interdit. A part cela, ces têtes affiche passaient au second rôle et j’ai beaucoup d’exemples plein de projet avorté par sa faute.

    • Tirry

      « plein de projets avortés par sa faute »

      ???? Faudrait arrêter tout de même de penser qu’il est seul, responsable de ça. Comme tu lis bien dans cet entretien, un producteur comme Leonard Ho avait une idée précise de ce qu’était Jackie Chan, notamment en raison de ses capacités athlétiques et de ses folies hors normes et des succès de son début de carrière liés à cela (Drunken Master, Young Master…). J’ajoute également qu’il ne faut pas sous-estimer la puissance des agents artistiques. Et je te pris de croire qu’en face, ça souffle très fort, quand on demande à une vedette de tourner avec une autre grosse vedette : la vedette ne doit pas être écrasée par la présence de Chan et le cachet demandé est très élevé. Ensuite, on peut ajouter le désidérata des investisseurs et de leurs analystes. Et on peut facilement imaginer que ces derniers ne souhaitaient QUE des véhicules uniquement pour JACKIE CHAN pour les mêmes raisons que Leonard Ho. C’est comme ça avec de nombreuses icônes du cinéma. Plus largement, de nombreux projets, y compris ceux des plus grands réalisateurs, ne voient pas le jour. Même Spielberg, même Michael Mann… etc rencontrent des murs au moment de demander de l’argent. C’est comme ça.

      Enfin, d’après Tanigaki (qui est totalement neutre), Jackie Chan voulait absolument faire un film d’arts martiaux avec Sammo Hung. Mais visiblement, c’est Sammo qui n’était pas très chaud.

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