Le 21 septembre dernier, la nouvelle autobiographie de Jackie Chan, intitulée « I Am Jackie Chan » faisait son entrée dans les librairies chinoises. Celle-ci délaisse l’intime de sa vie pour se concentrer sur ses 60 ans de carrières.
Un chapitre entier est dédié à sa reconquête d’Hollywood en 1996 avec le succès de Rumble in the Bronx au box-office américain, jusqu’à sa consécration durant la 89e cérémonie des Oscars en février 2017 à travers un Oscar remis pour l’ensemble de sa carrière lors de la soirée des Governors Awards le 14 novembre 2016. Une cérémonie dédiée spécialement aux Oscars d’honneurs auxquelles été convié un parterre de stars notamment Michelle Yeoh, Sylvester Stallone, Chris Tucker, Arnold Schwarzenegger et Tom Hanks qui ont pris la parole pour présenter Jackie.
Ce que l’on savait moins, c’est que le célèbre réalisateur de Heat était à l’origine de la décision de remettre un oscar d’honneur à Jackie.
Traduction d’un extrait du livre :
En Amérique, j’ai rencontré Cheryl Boone Isaacs, présidente de l’Academy of Motion Picture Arts. J’avais hâte de lui demander : pourquoi moi ? Elle m’a alors raconté cette histoire incroyable. Chaque année, il y a une cinquantaine de personnes qui participent à la discussion et au vote du Lifetime Achievement Award. Tous les membres peuvent proposer un candidat pour cette récompense. A cette époque, quelqu’un a dit, si ce prix récompense l’ensemble d’une carrière, ne doit-il pas revenir à Jackie Chan ? La personne qui a dit ça, était Michael Mann, le réalisateur de Heat.
Pour la jeune génération qui ne le saurait pas encore, Michael Mann est l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du cinéma, responsable de perles cinématographiques tels que Le Solitaire (1981), La Forteresse Noire (1983), Manhunter (1986), Le Dernier des Mohicans (1992), Heat (1995), Révélations (1999), Ali (2001), Collateral (2004), Miami Vice (2006), Public Enemies (2009) et Hacker (2015). Soit une filmographie parfaite où s’exprime une vision absolument unique d’idéal de cinéma.
Jackie Chan rapporte également dans son livre le discours qu’à tenue Michael Mann pour appuyer son choix :
Jackie Chan travaille dans l’industrie depuis tant d’années, réalisant et exécutant les scènes d’actions par lui-même. Ses œuvres ont influencé des générations de cinéastes dont beaucoup d’entre nous à Hollywood. À ce jour, Il n’existe pas une seule personne dans toute l’industrie du cinéma qui ne connait pas son travail. Si le gagnant se doit d’être reconnu par le monde, doit avoir contribué de manières exceptionnelles au cinéma, avoir une influence considérable sur le développement de l’industrie cinématographique, et avoir travaillé sans relâche toute sa vie pour le cinéma, alors je pense que cette personne est Jackie Chan.
A la suite de cette proposition lancé par Michael Mann, l’assemblée a voté à l’unanimité pour Jackie.
Cheryl Boone Isaacs m’a dit : « Jackie, tu es unanime, pour la première fois dans l’histoire des Oscars. » Après avoir entendu ça, j’ai été très émue.
Jackie Chan est également la personnalité la plus jeune à recevoir l’Oscar d’honneur.
Au fond, les grands reconnaissent les grands et le cinéma finit toujours par reconnaitre les siens, n’est ce pas ?
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Michael Mann est actuellement en tournage de Ferrari, un biopic sur l’entrepreneur italien de voitures de sport, Enzo Ferrari, avec notamment Adam Driver et Penelope Cruz. Le film est prévu dans les salles pour 2023.
8 Comments
dragonheart
Beaucoup de rencontres pour bien peu de collaborations hélas. C’est Michelle Yeoh qui est en train de se forger une sacrée filmo à Hollywood.
Newkolby
Saurai été encore plus génial que mickael mann soit le réalisateur du dernier police story que Jacky veule tourner. Ça aurait de la gueule. Son Heat reste à ce jour incontournable
dragonheart
Il est très rare que Jackie travaille avec des réals expérimentés au top de leur carrière. Il s’est séparé assez vite de Sammo. Tsui Hark et Ringo Lam furent un one shot, qui plus est pour une commande caritative. Puis brouille avec Wong Jing, Kirk Wong, Liu Chia Liang… La plupart du temps, Jackie bosse avec des jeunes, voire des yes man. Néanmoins, je verrais bien John McTiernan pour continuer dans les anciennes gloires (Renny Harlin, Martin Campbell). Pourquoi pas un Pierre Morel aussi, l’un de nos rares réals compétents en matière d’action.
Tirry
mmmh… C’est un peu plus compliqué que ça Dragon Heart.
Jackie a commencé à bosser réellement avec d’autres réals après 1990. Sur les trois que tu cites, les véritables brouillent sont Wong Jing et Liu Chia-Liang. Je reviendrais certainement avec un article concernant celle avec Wong Jing. La brouille est peu connu des occidentaux. Liu Chiak-Liang aussi grand cinéaste qu’il a été a prouver avec la fausse suite « Drunken Master 3 » qu’il n’était plus que l’ombre de lui même.
Enfin Kirk Wong a toujours dénié une brouille avec Jackie, tout en racontant que Jackie est également un réalisateur et qu’il était normal qu’il discute du scénario… Autre chose. Après Crime Story, le gros de la carrière de Kirk Wong a Hong-Kong n’aura durée qu’une année, puisqu’il s’est exilé aux USA avec la pauvre carrière que l’on connait hélas avec Big Hit (1998) et un autre film l’année suivant The Disciples (1999) qu’il n’assume pas puisque signé du pseudo Alan Smithee. Cette mauvaise expérience signera l’arrêt de sa carrière. Difficile pour Jackie de renouer hypothétiquement avec lui dans ces conditions.
Après tu oublies que dans le giron de Jackie, il y avait Gordon Chan et feu Benny Chan. Deux réals expérimentés. Et on peut cité également les rencontres avec Teddy Chen, Derek Yee et Daniel Lee.
Benny Chan aurait très certainement renoué avec Jackie puisqu’ils avaient ensemble en développement New Police Story 2 et un nouveau Drunken Master d’après Jackie lui-même lors d’un hommage à Benny Chan.
Concernant Michael Mann Newkolby, il est un auteur. Il n’accepte aucune commande. Il est à l’origine de l’existence de ses films. C’est à dire sa volonté propre. Inutile de lui demander de tourner un « Police Story ». Ca n’aurait d’ailleurs aucun intérêt puisque ça ne ressemblerait plus à un Police Story. Là, encore, si les réalisateurs ne cast pas Jackie, c’est parce qu’ils ne sont tout simplement pas inspiré par lui ou qu’ils n’ont aucun rôle à lui proposer. Surtout qu’il a un très mauvais anglais.
John McTiernan sur un Jackie ? Ca serait génial. Mais là encore, tous les projets de McT (qui sont pour la plus part tombé à l’eau) émanent de lui.
Jackie Chan n’a pas d’autres choix que : espérer qu’un grand cinéaste le contact (et là il faut s’armer de patience) ou développer lui même des projets avec des « yes man ». Terme péjoratif mais qui peut regrouper des cinéastes. efficaces. C’est tout. Sinon, ce sont ses amis qui le solliciteront comme Stanley Tong.
dragonheart
Si les réals importants ne l’appellent pas, c’est parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas aller au bout de leur vision. De plus, Jackie n’est pas considéré comme un très bon acteur malheureusement. A raison selon moi, même s’il est tout à fait capable de faire le job dans un drame.
Sa meilleure performance reste pour moi Crime Story où il est nettement différent par rapport à d’habitude et nerveux comme jamais. Dans Shinjuku et Foreigner, j’ai plus l’impression que c’est le contexte qui change plutôt que son personnage.
J’aime bien Teddy Chan qui m’a impressionné avec Bodyguards & Assassins. Kung Fu Jungle est aussi très fun. Derek Yee est également un réal sympathique. Jackie devrait clairement renouveler l’expérience avec eux deux et renvoyer Ding Sheng à ses études.
Tirry
C’est des conneries le total contrôle de Jackie. Surtout depuis la fin des années 90. Tu crois qu’il a imposé quoique ce soit aux réals (et producteurs) Hollywoodien ? C’est à peine si il a eu un droit de regard sur les combats. Et quand il avait, on lui a imposé de sérieuses limites genre deux jours de tournage…
Après, si Jackie est producteur, ça veut dire qu’il passe une commande en proposant un projet à des réals. Snafu et Five Against a Bullet sont des scripts qu’il a racheté et financé la réécriture à son goût. Et il propose le projet à un réal qui accepte ou pas. Il y absolument aucun mal à ça. Il est à la base de volonté de faire exister ses films là. Comme Dragon Blade, Skiptrace…
Je doute que si Spielberg ou James Cameron viennent le chercher, ils commencent à discuter quoique ce soit à part son salaire. D’ailleurs a-t-il fait chier Martin Campbell sur The Foreigner ? non, le film ressemble exactement à un Martin Campbell.
dragonheart
Jackie avait un contrôle total sur ses productions HK. Très peu à Hollywood, en tout cas au début. Et très peu en Chine aussi à mon avis, où tout est cadenassé d’en haut. Voir l’armada de producteurs qui défilent au début de chaque film, sans parler d’une dizaine de logos de sociétés.
Spielberg, Cameron, Ridley Scott, c’est inaccessible pour Jackie. Mais il peut viser des réals intermédiaires comme Andrew Davis, Jonathan Mostow, Pierre Morel, Louis Leterrier, Joe Carnahan, Ric Roman Waugh. Si sa collaboration avec Campbell semble s’être bien passée, je note toutefois que Jackie chouine sur son vieillissement à l’écran et répète encore en interview « pas trop de violence ». The Foreigner est très bon, mais le film aurait pu être encore un poil plus radical.
Jackie aurait quand même procédé à des coupes sur Crime Story pour adoucir le ton. Pour un réal, c’est un sacrilège.
En 2005 à Paris, Jackie disait préférer NPS à Crime Story sous prétexte que son personnage dans CS n’est pas humain. Moi c’est l’inverse, je préfère CS à NPS et je ne suis pas tellement d’accord avec lui. Son personnage dans CS est dans une fuite en avant effrénée qui cache un désespoir.
Tirry
Je suis d’accord avec toi sur Crime Story que je trouve aussi bien supérieur à New Police Story.
Il a le droit de donner son avis. Tous les comédiens sont supposés discuter du rôle. C’est ce qu’ils ont fait Martin Campbell et lui. Dernièrement, Martin a encore parler en bien de Jackie. Je ne serai pas étonné qu’il se retrouve à nouveau un jour. D’ailleurs je suis sûr que c’est Jackie qui lui a conseillé Maggie Q pour Protegée. Puisque, selon elle, c’est Jackie qui l’a fait connaître à Hollywood.
En Chine, Jackie a forcement plus de liberté qu’à Holltwood. La censure chinoise n’opère pas sur les rôles mais sur l’image de tout ce qui touche à l’Etat et surtout à la morale.
Le problème visiblement qu’il rencontre aux USA ce sont les propositions qui sont toujours des suites. Et concernant la liste de reals que tu cites en effet, ça pourrait matcher. Mais ce sont des reals qui arrivent sur des films déjà pensé à 50%. Les peids vont faire un véhicule pour Sean Penn ou Liam Neeson, Jennifer Garner… Etc. Et à Hollywood on ne pense pas Jackie Chan.
Par contre comme pour Renny Harlin ou Scott Waugh. Jackie peut leur proposer un script qu’il a produit.
Bon là, il est visiblement sans société de prod. Ride On n’est pas produit par Sparkle Roll et il n’est pas non plus producteur.
Un peu mal barré actuellement…